La moitié des utilisateurs d’inhibiteurs du SGLT2 et d’agonistes du récepteur du GLP1 arrêtent le traitement dans les 5 années suivant son initiation

25/07/2023 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Depuis leur introduction dans le traitement du diabète de type 2, en 2013 pour les inhibiteurs de SGLT2 et en 2006 pour les agonistes du récepteur du GLP1, ces médicaments ont prouvé leurs effets bénéfiques, en particulier sur le plan vasculaire chez les diabétiques de type 2.

Les effets, en particulier des inhibiteurs du SGLT2, ont été également prouvés sur l’insuffisance cardiaque et les complications rénales et cela y compris pour les patients non diabétiques. Alors que ces médicaments sont de plus en plus utilisés, des études d’observation, de petite taille, ont aussi suggéré que, dans la vraie vie, les patients arrêtaient leur traitement plus souvent qu’on ne l’imaginait, et d’ailleurs, assez souvent, le reprenaient ensuite. Une équipe danoise a donc voulu évaluer l’importance de ce phénomène d’interruption et de reprise de traitement dans la population nationale danoise, entre 2013 et 2021, en analysant l’adhérence au traitement au cours de la première année suivant la première prescription de traitement, le risque d’arrêter le traitement pour la première fois au cours des 5 années suivantes et la probabilité, dans l’année, de reprendre le traitement. Un total de 77 745 personnes ont utilisé pour la première fois les inhibiteurs de SGLT2 dont 64 % étaient des hommes, d’âge médian 64 ans et 56 037 ont utilisé pour la première fois les agonistes du récepteur du GLP1, dont 56 % étaient des hommes d’âge médian 61 ans. Le risque absolu, dans les 5 ans, d’arrêter le traitement était de 56 % (IC 95 % = 55 – 57) pour les inhibiteurs de SGLT2 et de 45 % (45 – 46) pour les agonistes du récepteur du GLP1 avec une diminution significative du risque au fur et à mesure du temps au cours de la période étudiée. La probabilité dans l’année suivant l’arrêt de reprendre le traitement était de 24 % (24 – 25) pour ceux qui avaient initialement un inhibiteur de SGLT2 et de 26 % (25 – 27) pour ceux qui utilisaient initialement les agonistes du récepteur du GLP1. En conclusion, environ la moitié des utilisateurs d’inhibiteurs du SGLT2 et d’agonistes du récepteur du GLP1 arrêtent le traitement dans les 5 années qui ont suivi son initiation. Heureusement, une proportion importante (la moitié environ) de ces patients redémarre le traitement au cours de l’année suivante. Les raisons de cette interruption et les initiatives pour réduire le temps mis à reprendre le traitement feront l’objet de futures études pour mieux comprendre et mieux agir sur ce problème d’observance.

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
5 débatteurs en ligne5 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2