L’aspartame classé "peut-être cancérogène" par les autorités sanitaires mondiales

18/07/2023 Par Marielle Ammouche
Santé publique
Pour les experts, les données sont actuellement insuffisantes pour prouver le risque cancérigène de l’aspartame à doses modérées. 

Les autorités sanitaires mondiales viennent de rendre un rapport concernant le risque de cancérogénicité de l’aspartame, cet édulcorant artificiel largement utilisé dans l’alimentation, -  qu’il s’agisse des boissons, des laitages… Les experts ont classé l’aspartame comme "probablement cancérogène pour l'homme" (groupe 2B) sur la base de preuves "limitées" de cancer chez l'homme, de même que chez les animaux de laboratoire. "Les évaluations concernant l’aspartame ont indiqué que, si la sécurité sanitaire ne constitue pas une préoccupation majeure compte tenu des doses couramment utilisées, des effets potentiels ont été décrits et doivent faire l’objet d’études plus nombreuses et plus approfondies", détaille la Dre Francesco Branca, directrice du département Nutrition et sécurité sanitaire des aliments de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les experts ont, par ailleurs, estimé que la dose admissible d’aspartame était toujours de 40 mg par kilogramme de poids corporel, ce qui correspond à 9 à 14 canettes par jour pour un adulte de 70 kg. 

Les évaluations, pour aboutir à ces conclusions, ont été réalisées par deux organismes : le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et le Comité mixte d’experts des additifs alimentaires de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  

Les experts ont ainsi jugé que les données sur une éventuelle association avec le cancer étaient insuffisantes. Pour le Circ il existe une "indication limitée" de cancer chez l’homme, en particulier, de carcinome hépatocellulaire.  

Plus précisément, trois études portaient sur la relation entre consommation d’aspartame (dans les boissons édulcorées) et le risque de cancer du foie chez l’homme. Une association positive a été observée, mais le groupe de travail du Circ a considéré que ces essais étaient susceptibles de comporter des biais et facteurs de confusion. Les mêmes incertitudes étaient retrouvées dans les études sur les animaux de laboratoire. Il y avait une augmentation de l'incidence des tumeurs dans deux espèces, souris et rat, observée dans trois études publiées. Cependant, le groupe de travail a conclu que les preuves de cancer dans les études expérimentales animales étaient aussi "limitées". En outre, les mécanismes restent flous. 

De la même façon, le comité mixte a jugé qu’il ne bénéficiait pas de données suffisantes pour modifier la dose journalière admissible préalablement établie. Il a ainsi considéré que les données actuelles sur le lien entre consommation d’aspartame et cancer chez l’homme "ne sont pas convaincantes".

"Les conclusions présentant une indication limitée quant à la cancérogénicité pour l’homme et l’animal, et des données mécanistiques limitées sur la manière dont la cancérogénicité peut se produire, soulignent la nécessité de mener davantage de travaux de recherche afin de mieux comprendre dans quelle mesure la consommation d’aspartame présente un danger cancérogène", a complété la Dre Mary Schubauer-Berigan. Ces études devront comporter un suivi plus long, plus précis et plus fiable.

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