Cependant, le début de la rétinopathie, la vitesse de progression et l’étendue des troubles visuels peuvent varier de manière importante d’un individu à l’autre. On sait, bien évidemment, que la qualité de l’équilibre du diabète retarde l’apparition ou ralentit la progression de la rétinopathie diabétique mais on ne sait pas réellement si le début d’une rétinopathie diabétique durant les 5 premières années d’un diabète est associé ou non à une augmentation du risque de rétinopathie diabétique avancée ou grave. Ceci a amené une équipe américaine à utiliser les données de l’étude DCCT-EDIC, cette grande étude américaine au cours de laquelle une prise en charge habituelle à l’époque avait été comparée à une prise en charge plus intensive suivie d’une étude où l’ensemble des patients diabétiques étaient soumis à une amélioration de la prise en charge du diabète.
En modèle non ajusté, les sujets ayant une rétinopathie à début précoce (durant les 5 ans suivant le début du diabète), qui étaient au nombre de 484, avaient une augmentation du risque ultérieur de rétinopathie diabétique proliférante (hazard ratio = 1.51 ; IC 95 % = 1.12 – 2.02 ; p = 0.006). Ils avaient aussi un risque ultérieur supérieur d’œdème maculaire cliniquement significatif (hazard ratio = 1.44 ; 1.10 – 1.88 ; p = 0.008) et de photocoagulation rétinienne (hazard ratio = 1.48 ; 1.12 – 1.96 ; p = 0.006) en comparaison des sujets diabétiques n’ayant pas démarré leur rétinopathie dans les 5 premières années suivant le diagnostic de diabète (n = 369). Ces associations restaient significatives même après ajustement pour l’HbA1c mais seule l’association avec la rétinopathie proliférante restait significative après ajustement pour l’âge, la durée du diabète de type 1, l’HbA1c, le sexe, la pression artérielle systolique et diastolique, le pouls, l’utilisation d’IEC, l’albuminurie et le taux de filtration glomérulaire (hazard ratio = 1.47 ; 1.04 – 2.06 ; p = 0.028).
En conclusion, ces données suggèrent que les sujets ayant un signe quelconque de rétinopathie apparaissant dans les 5 premières années du diabète de type 1 semblent à risque supérieur de développer à long terme une rétinopathie diabétique plus sévère, en particulier une rétinopathie diabétique proliférante. Il est donc important d’identifier ces rétinopathies diabétiques à début précoce, ce qui pourrait influencer le pronostic et guider la prise en charge thérapeutique pour réduire le risque de perte visuelle chez ces sujets.
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