Quelle évolution de la fonction psychosociale chez les jeunes transgenres après 2 ans de traitement hormonal ?

07/03/2023 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Deux à 9 % des jeunes au lycée seraient transgenres aux Etats-Unis. Beaucoup des jeunes transgenres ont une dysphorie de genre avec une souffrance persistance provenant de l’incongruence entre l’identité du genre et leur apparence externe. Ces jeunes sont maintenant mieux pris en charge avec en particulier des traitements hormonaux pour améliorer la congruence de genre.

  Un des buts de ces traitements est d’atténuer cette dysphorie de genre en améliorant la congruence de l’apparence, c’est-à-dire le degré auquel ces jeunes arrivent à aligner leur genre et leur aspect physique. Les données de recherche prospectives indiquent que la prise en charge médicale, en particulier hormonale, est associée à une amélioration de la fonction psychosociale. Afin de confirmer l’effet sur la fonction psychosociale du traitement hormonal chez des jeunes transgenres et sur un échantillon important de population, une étude a été mise en place à Boston et à Los Angeles pour analyser de manière prospective différents paramètres physiques et psychologiques du traitement médical de la dysphorie de genre. Il s’agissait de deux cohortes distinctes de jeunes transgenres recevant un traitement hormonal. L’évolution longitudinale de la fonction psychosociale au cours des 2 années suivant le début de ce traitement a été réalisée dans le cadre d’une cohorte prospective. Les participants devaient remplir des questionnaires comportant des échelles de congruence transgenre, le Beck Depression Inventory-II, et des échelles d’anxiété manifeste chez les enfants ainsi que des mesures de satisfaction et cela tous les 6 mois. 315 enfants ou adolescents transgenres, âgés de 12 à 20 ans, ont été inclus dans cette étude. 190 participants (60.3 %) étaient trans-masculins et quelques-uns (9.7 %) avaient reçu un traitement inhibiteur de la puberté au préalable. Au cours de l’étude, la congruence de l’apparence, l’affect positif et la satisfaction de vie ont augmenté et les symptômes de dépression et d’anxiété ont diminué. L’amélioration de la congruence de l’apparence était associée à une augmentation concurrente de l’affect positif et de la satisfaction de vie avec une diminution des symptômes de dépression et d’anxiété. L’effet secondaire le plus fréquent était les idées suicidaires (chez 11 participants, soit 3.5 %) et un décès par suicide est survenu chez 2 participants. En conclusion dans cette étude de 2 années, le traitement hormonal visant à changer l’apparence améliore la congruence de l’apparence et la fonction psychosociale.

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Michel Lemariey-Barraud

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