Contrôle précoce de la glycémie dans le DT2: des bénéfices à très long terme
Un contrôle précoce de la glycémie a des conséquences à long terme. C’est ce qu’ont dévoilé les derniers résultats de l’étude UK Prospective Diabetes Study (UKPDS), étude débutée il y a 44 ans au Royaume Uni. La Pre Amanda Adler endocrinologue à Oxford a rappelé les premières données de cette étude dans laquelle plus de 5 000 patients nouvellement diagnostiqués pour un diabète de type 2 ont été séparés en 3 groupes. Le contrôle de la glycémie était soit basé sur un traitement par sulfonylurées ou insuline, soit par metformine soit par le biais uniquement d'un régime alimentaire. Les premiers résultats de l’essai, qui a duré 20 ans, et qui a porté sur plus 40 000 personnes années, ont été publiés en 1998. Ils ont montré sans ambiguïté qu'un bon contrôle de la glycémie réduisait le risque de complications diabétiques. A la suite de cette étude, l'UKPDS a recommandé un contrôle intensif de la glycémie pour tous. « Deux ans après les taux d’HbA1c sont devenus comparables dans tous les groupes » a détaillé la Pre Adler. Cependant, malgré ces modifications, l’analyse publiée 10 ans plus tard, en 2008, a montré que la prise en charge initiale avait des répercussions même 30 ans après le début de l'étude. En effet, la réduction du risque de complications diabétiques était dépendante du contrôle intensif précoce de la glycémie initiée à la découverte du diabète ; les différences portant sur les complications microvasculaires, mais non macrovasculaires. Le Pr Rury Holman, diabétologue à Oxford, a fait le point sur les dernières données. Ainsi, 44 ans après le début de l'étude, plus de 78 000 personnes années ont été suivie. 84,4 % des patients sont décédés. Et il reste 484 patients vivants dont 14 ont pu avoir un suivi de plus de 40 ans. Les données indiquent que l’effet du contrôle de la glycémie persiste 44 ans après. Un contrôle précoce et intensif de la glycémie avec des sulfonylurés ou de l’insuline a conduit à une réduction de 11% de décès et de 26% des complications microvasculaires. La metformine a permis de diminuer de 31% les attaques cardiaques et de 25% les décès. Le spécialiste insiste donc sur l’importance de détecter et traiter intensément et précocement les diabètes de type 2 : « le contrôle de l'HbA1c est primordial. En effet, une HbA1c à 8% pendant 10 ans puis mieux contrôlée à 7% pendant les 10 années suivantes conduit à une réduction du risque relatif de décès de 6,6%. Mais ce chiffre atteint 18,6% si le contrôle glycémique conduit à une HbA1c à 7% pendant 20 ans. Le risque est 3 fois moindre ». Pour expliquer ces résultats, il avance l’hypothèse de changements physiopathologiques irréversibles se produisant soit par des réactions oxydatives, des réactions pro-inflammatoires, ou des changements épigénétiques.
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