Réduction de la glycémie chez les diabétiques de type 2 dans l’étude GRADE : quels effets sur les complications microvasculaires et cardiovasculaires ?

11/10/2022 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Le choix d’un antidiabétique en complément de la metformine chez les patients diabétiques de type 2 fait appel à plusieurs médicaments dont l’efficacité sur la prévention des complications microvasculaires et macrovasculaires est mal documenté.

  L’étude GRADE qui a comparé l’efficacité de la glargine, le liraglutide, la sitagliptine et le gliméripide pour obtenir et maintenir une hémoglobine glyquée < 7 % chez des patients diabétiques de type 2 traités par metformine avait également comme objectif d’évaluer des critères secondaires pré-spécifiés témoins de la microangiopathie et des pathologies cardiovasculaires : hypertension et dyslipidémie, albuminurie, taux de filtration glomérulaire, neuropathie périphérique, événements cardiovasculaires (événement cardiovasculaire majeur, MACE), hospitalisation pour insuffisance cardiaque ou critère composite cardiovasculaire et décès. Au cours du suivi moyen de 5 années portant sur 5 047 participants, il n’y a pas eu de différence entre les patients traités par glargine, liraglutide, glimépiride ou sitagliptine pour ce qui concerne l’hypertension, la dyslipidémie ou la microangiopathie : l’incidence moyenne globale (pour les 4 groupes confondus) d’une albuminurie modérément augmentée était de 2.6 pour 100 participants/année, celle d’une albuminurie nettement augmentée de 1.1 pour 100 participants/année et celle d’une atteinte rénale de 2.9 pour 100 participants/année. L’incidence globale de neuropathie périphérique était quant à elle de 16.7 pour 100 participants/année. Les quatre groupes de traitement n’étaient pas différents en termes d’événements cardiovasculaires majeurs et l’incidence globale moyenne était de 1 événement pour 100 participants/année. Il en était de même pour l’hospitalisation pour insuffisance cardiaque (0.4 événement pour 100 patients/année) et pour le décès de cause cardiovasculaire (0.3 pour 100 participants/année) ou le décès quelle qu’en soit la cause (0.6 pour 100 participants/année). Il existait une petite différence pour ce qui concernait la survenue d’un événement cardiovasculaire quel qu’il soit : 1.9 pour 100 participants/année pour la glargine, 1.9 pour 100 participants/année pour le glimépiride, 1.4 pour 100 participants/année pour le liraglutide et 2 pour 100 participants/année pour la sitagliptine. Lorsqu’un traitement était comparé avec les résultats combinés des 3 autres traitements, le hazard ratio pour un événement cardiovasculaire quel qu’il soit était de 1.1 (IC 95 % = 0.9 à 1.3) dans le groupe glargine, 1.1 (0.9 à 1.4) dans le groupe glimépiride, 0.7 (0.6 à 0.9) dans le groupe liraglutide et 1.2 (1 à 1.5) dans le groupe sitagliptine. En conclusion, chez les participants ayant un diabète de type 2, l’incidence des complications microvasculaires ou du décès n’est pas franchement différente entre les différents groupes de traitement. Il pourrait exister des différences entre les groupes en termes d’incidence d’un événement cardiovasculaire quel qu’il soit, avec peut-être une meilleure protection du liraglutide par rapport aux autres mais la population étudiée était plutôt à faible risque cardiovasculaire au départ, ce qui explique que l’on observe peu d’événements cardiovasculaires et que la puissance soit insuffisante pour mettre en évidence des différences nettes entre les traitements.

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