Réduction de la glycémie chez les diabétiques de type 2 : quel médicament après la metformine ?

11/10/2022 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Chez les patients diabétiques de type 2 traités par metformine, on dispose de différents médicaments en seconde ligne mais l’on ne sait pas avec certitude quelle est l’efficacité comparée de ces différents médicaments.

  L’étude GRADE a intéressé des participants ayant un diabète de type 2 de moins de 10 ans d’ancienneté qui recevaient de la metformine et dont l’hémoglobine glyquée était entre 6.8 et 8.5 %. Quatre médicaments fréquemment utilisés pour faire baisser la glycémie ont été comparés en seconde ligne de traitement : l’insuline glargine U100, un sulfamide hypoglycémiant, le glimépiride, un agoniste du récepteur du GLP1, le liraglutide, et enfin un inhibiteur de DPP4, la sitagliptine. Le critère d’évaluation principal était le taux de patients gardant un niveau d’hémoglobine glyquée confirmée (mesuré tous les 3 mois) ≥ 7 % et le second critère était le taux de patients gardant un niveau d’hémoglobine glyquée confirmée > 7.5 %. Plus de 5000 participants qui recevaient de la metformine pour leur diabète de type 2 ont été suivis pendant en moyenne 5 ans. L’incidence cumulée de patients dont l’hémoglobine glyquée restait ≥ 7 % était significativement différente entre les 4 groupes (p < 0.001) : les taux sous glargine (26.5 pour 100 participants/année) et sous liraglutide (26.1 pour 100 patients/année) étaient similaires entre eux et inférieurs à ceux obtenus sous glimépiride (30.4 %) et sous sitagliptine (38.1 %). Les différences entre les groupes en termes d’incidence de patients dont l’hémoglobine glyquée restait > 7.5 % étaient parallèles à celles obtenues pour l’hémoglobine glyquée > 7 %. Il n’y avait pas de différence matérielle en fonction des sous-groupes pré-spécifiés, définis en fonction de l’âge, du sexe, de l’origine ethnique. Toutefois, c’est parmi les participants qui avaient les hémoglobines glyquées les plus élevées au départ qu’il semble que le bénéfice le plus élevé soit obtenu sous glargine, liraglutide et glimépiride en comparaison de la sitagliptine. Les hypoglycémies sévères étaient rares mais significativement plus fréquentes sous glimépiride (chez 2.2 % des participants) que sous glargine (1.3 %) ou liraglutide (1 %) ou sitagliptine (0.7 %). Les participants qui recevaient le liraglutide avaient plus fréquemment des effets secondaires gastro-intestinaux et perdaient plus de poids que ceux des autres groupes de traitement. En conclusion, les quatre médicaments, lorsqu’ils sont associés à la metformine, diminuent l’hémoglobine glyquée. Toutefois, la glargine et le liraglutide sont significativement, même si cela est modeste, plus efficaces pour obtenir et maintenir une hémoglobine glyquée cible.

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

Michel Lemariey-Barraud

Michel Lemariey-Barraud

Non

La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

0 commentaire
2 débatteurs en ligne2 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17