Troubles menstruels liés à la vaccination : pas encore d’explication

24/06/2022 Par Marielle Ammouche
Gynécologie-Obstétrique
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a réaffirmé, dans un point d’information, le 23 juin, - et suite à une réunion avec les parties prenantes* - que les troubles menstruels déclarés après la vaccination par un vaccin à ARNm faisaient l’objet d’une surveillance attentive au niveau national (ANSM/CRPV) et européen (EMA).
 

Au 28 avril 2022, 9 381 cas de troubles du cycle avaient été rapportés avec le vaccin Comirnaty, et 1 557 avec le vaccin Spikevax (sur 58 millions de personnes, tous sexes confondus, vaccinées avec Comirnaty et 12 millions avec Spikevax). Les troubles étaient le plus souvent « non graves ». Ils s’agissaient généralement de : saignements anormaux (métrorragies, ménorragies), retards de règles ou aménorrhées. Ils survenaient aussi bien après la première injection qu’après la deuxième ou la dose de rappel. Chez les femmes atteintes d’endométriose, les membres des associations décrivent une réactivation de leurs symptômes douloureux alors que la maladie était bien contrôlée jusqu’ici, mais non confirmée sur les signalements.Les professionnels aussi constatent peu de cas graves. De son côté l’agence européenne du médicament (EMA) a conclu dans des analyses préliminaires, publiées récemment (juin 2022), que les preuves étaient insuffisantes à ce stade pour établir le lien entre les vaccins ARNm et les cas d'aménorrhée. Les analyses se poursuivent néanmoins, ainsi que pour les saignements abondants. Les mécanismes de survenue de ces troubles du cycle ne sont pas connus pour le moment. Les hypothèses évoquées par l’ANSM sont : la réactogénicité (fièvre, maux de tête, nausées, etc.) provoquée par la vaccination ; un stress ou une anxiété importante, engendré par l’acte de vaccination et/ou le contexte de pandémie ; ou d’autres facteurs tels qu’une maladie gynécologique sous-jacente, une grossesse, un traitement contraceptif, etc. L'ANSM « continue ses actions avec les parties prenantes afin de faciliter le recueil des effets indésirables graves et renforcer l’information à destination des femmes concernées et des professionnels de santé ». Elle encourage les professionnels de santé et patientes à déclarer ces troubles. * France Assos Santé, Endomind, EndoFrance, le collectif Ouestmoncycle, des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV), la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM), le collège national des enseignants de Gynécologie médicale (CNEGM), le Conseil national de l'Ordre des sages-femmes (CNOSF) et le Collège de la médecine générale (CMG).

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