Covid : pas d’effet protecteur d’une supplémentation en vitamine D

04/04/2022 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Certaines études observationnelles ont suggéré qu’une carence en vitamine D était un facteur potentiel de Covid sévère. L’impact de cette vitamine sur la fonction immunitaire est d’ailleurs bien connu. Cette idée était aussi soutenue par des données in vitro, qui ont montré que des métabolites de la vitamine D peuvent se fixer sur la protéine Spike du virus, et empêcher ainsi son entrée dans la cellule. Mais on ne savait pas jusqu’à présent s’il pourrait être utile de supplémenter des individus présentant une carence en vitamine D, pour diminuer le risque d’infection par le Sars-CoV 2.
 

C’est donc dans cette optique, que des chercheurs britanniques ont mis au point l’étude Coronavit. Ce travail a inclus au total 6 200 personnes, qui ont été randomisées en trois groupes. Les participants des deux premiers groupes ont bénéficié d’un dosage de la 25-hydroxyvitamine D (25[OH]D) et, en cas de taux de 25(OH)D < 75nmol/L - ce qui était le cas de 97,4% des sujets - recevaient une supplémentation en vitamine D à raison de 800 UI/j (n=1334), ou 3200 UI/j (n=1356). Le troisième groupe était le groupe contrôle, dont les participants n’étaient donc ni testés, ni supplémentés. L’âge médian étant de 60,2 ans ; la majorité des sujets étaient des femmes. La durée de la supplémentation était de 6 mois, de décembre 2020 à juin 2021. Grâce à la supplémentation, les taux de vitamines D se sont normalisés, chez les sujets insuffisants. Cependant, les analyses ont ensuite permis de montrer que cette correction d’une insuffisance en vitamine D n'a pas réduit le risque d'infection respiratoire aigüe (IRA) toutes causes, ou de Covid-19. Ainsi, les taux d’incidence d’IRA dans les trois groupes (vitamine D à dose élevée, vitamine D à dose faible, contrôle) étaient de 5%, 5,7%, et 4,6% respectivement ; et de 3%, 3,6% et 2,6% concernant spécifiquement le Covid. En outre, aucun effet n’a été constaté sur la gravité du Covid, les taux d’hospitalisation et d’admission en réanimation étant aussi comparables dans les trois groupes.

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