Autisme : quel rôle des facteurs environnementaux et biologiques ?

17/03/2022 Par Marielle Ammouche
Psychiatrie
Avec l’augmentation de la prévalence de l’autisme en France ces 20 dernières années (actuellement estimée à 2%), de nouvelles questions se posent. En effet, les progrès réalisés en matière de dépistage ne peuvent expliquer à eux seuls cette évolution. On s’intéresse donc de plus en plus aux facteurs de risque de cette pathologie. Si la génétique constitue un élément bien établi, on connait mal l’impact des facteurs environnementaux.
 

C’est dans ce contexte qu’a été lancé le projet de cohorte Marianne, qui regroupera 1200 femmes enceintes présentant le risque d’avoir un enfant avec un trouble du spectre de l’autisme et du neurodéveloppement (TSA-TND), le père et le futur enfant à naître, ainsi que 500 femmes enceintes issues de la population générale. Les participants seront suivis pendant dix ans, au cours desquels, outre le suivi clinique et neuropsychologique, des échantillons biologiques, des données sociales et environnementales seront analysées, de la grossesse à l’enfance. Cette cohorte bénéficie d’un financement de 6 millions d’euros du plan d’investissement d’Avenir.  "Avec la création de la cohorte Marianne, nous franchissons aujourd’hui une nouvelle étape très importante. Marianne constituera la première cohorte prénatale européenne susceptible de répondre avec précision aux questions sur le rôle des facteurs environnementaux en périodes prénatale et postnatale précoce dans la survenue des TSA-TND chez l’enfant. Ses résultats pourraient donc ouvrir la voie à la prévention, à un accompagnement très précoce des naissances à risque ou encore à la création de thérapeutiques", affirme Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie nationale autisme au sein des troubles du neuro-développement. Le projet est coordonné par le Pr Amaria Baghdadli, responsable du Centre d’excellence sur l’Autisme et les troubles du Neuro-Développement - CeAND (CHU et Université de Montpellier) et chercheuse au Centre de recherche en Epidémiologie et Santé des Populations (CESP) de l’Inserm, et par le Dr Marie Christine Picot, responsable de l’Unité de recherche Clinique et Épidémiologie au sein du même CHU, chercheuse associée (CESP) de l’Inserm.

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