Ce sont les androgènes et non le sexe chromosomique qui ont un rôle sur le développement du cerveau masculin

16/02/2022 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Les différences au niveau du cerveau en fonction du sexe sont controversées. Il n’en reste pas moins qu’en nier l’existence ne fait pas avancer les connaissances et leurs applications diagnostiques et thérapeutiques !

L’une des différences les plus notables est la susceptibilité divergente à certaines maladies neurologiques, par exemple les troubles du spectre autistique et la schizophrénie, ce qui laisse penser que des différences dans les structures cérébrales et/ou les fonctions cérébrales sont authentiques. Des différences morphologiques et comportementales ont été observées mais la présence de caractéristiques spécifiques au sexe chez les hommes est restée un sujet de débat vif, particulièrement parce que ces différences ne sont pas dimorphiques mais constituent plutôt un continuum avec un recoupement important. Cependant, il existe bien des différences quantitatives de taille du cerveau avec des sujets adultes mâles ayant en moyenne un volume cérébral plus important, une augmentation de la densité neuronale et une augmentation de la substance grise dans plusieurs régions du cerveau. La présence de ces différences de taille, même après correction pour le poids de naissance, suggère une origine développementale. Cependant, la raison pour laquelle ces différences de taille surviennent reste controversée. Afin d’avancer dans la compréhension de ce mécanisme, une équipe britannique a utilisé des organoïdes cérébraux qui fournissent un modèle fiable de comportement des progéniteurs et de la neurogenèse. Ils ont comparé des organoïdes masculins et féminins et évalué la réponse des progéniteurs neuronaux aux hormones sexuelles. Alors que le sexe chromosomique n’a pas d’effet observable sur la neurogenèse, les stéroïdes sexuels et principalement les androgènes augmentent la prolifération des progéniteurs corticaux et augmentent le pool neurogénique. Des analyses transcriptomiques et des études fonctionnelles montrent que les effets en aval sur l’activité histone déacétylase et sur la voie mTOR sont le mécanisme de cet effet. Enfin, ils montrent que les androgènes augmentent spécifiquement la production de progéniteurs neuronaux excitatoires alors que les progéniteurs neuronaux inhibiteurs ne sont pas augmentés. Ces données montrent donc que les androgènes ont un rôle dans la régulation du nombre des neurones excitatoires et représentent un pas vers la compréhension de l’origine des différences cérébrales chez l’homme en fonction du sexe.

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

Michel Lemariey-Barraud

Michel Lemariey-Barraud

Non

La vraie question est de savoir si on veut assurer correctement les usagers, ou asservir durablement les médecins. La CNAM, organi... Lire plus

0 commentaire
1 débatteur en ligne1 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17