HBP : les inhibiteurs de la 5ᾳ-réductase augmentent le risque de diabète de type 2

26/04/2019 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Les études antérieures ont montré que des médicaments utilisés de manière fréquente comme les antihypertenseurs, les statines, les antipsychotiques, les antirétroviraux, les immunosuppresseurs et les corticoïdes augmentaient le risque de diabète de type 2. Des données plus récentes semblent montrer que les inhibiteurs de la 5ᾳ-réductase, utilisés pour traiter l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), pourraient aussi être à l’origine de cas de diabète.

Afin de vérifier l’incidence des nouveaux cas de diabète de type 2 chez des hommes recevant un inhibiteur de la 5ᾳ-réductase, qu’il s’agisse du dutastéride ou du finastéride, pour un traitement à long terme d’une hyperplasie bénigne de la prostate, une étude de cohorte reposant sur les données de l’UK Clinical Practice Research Datalink et celles de la base de données de l’Assurance maladie Taiwanaise a été menée. Les témoins étaient les sujets traités par tamsulosine (Xatral®), un alpha-bloquant. Dans l’UK Clinical Practice Research Datalink, 2081 nouveaux cas de diabète de type 2 sont survenus (368 sous dutastéride, 1207 sous finastéride et 506 sous tamsulosine) au cours d’un suivi moyen de 5.2 ± 3.1 ans. Le taux d’incidence pour 10 000 personnes/année était de 76.2 (IC 95 % : 68.4 à 84) pour le dutastéride, de 76.6 (72.3 à 80.9) pour le finastéride et de 60.3 (55.1 à 65.5) pour le tamsulosine. L’augmentation du risque de diabète de type 2 était modeste sous dutastéride (hazard ratio ajusté = 1.32; 1.06 à 1.61) et sous finastéride (HR = 1.26; 1.10 à 1.45) en comparaison du tamsulosine. Les résultats dans la base de données de l’Assurance Maladie Taiwanaise étaient cohérents avec ceux de l’UK Clinical Practice Research Datalink (hazard ratio ajusté = 1.34 ; 1.17 à 1.54) pour le dutastéride et 1.49 ; 1.38 à 1.61 pour le finastéride en comparaison du tamsulosine. Les analyses des scores de propension montraient des résultats similaires. Le risque de développer un diabète de type 2 apparaît donc supérieur chez les hommes ayant une hyperplasie bénigne de la prostate qui sont exposés aux inhibiteurs de la 5ᾳ-réductase en comparaison des hommes qui reçoivent le tamsulosine, mais il n’est pas différent entre les hommes qui reçoivent le dutastéride et ceux qui reçoivent la finastéride. Il faut donc sûrement surveiller l’apparition d’un diabète de type 2 chez les hommes qui démarrent ces traitements, en particulier chez ceux qui ont d’autres facteurs de risque de diabète de type 2.

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Michel Lemariey-Barraud

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