Les essais cliniques ont montré que l’agoniste du récepteur du GLP1, le liraglutide réduisait de manière significative le risque d’événement cardiovasculaire majeur chez les patients diabétiques de type 2 qui avaient déjà eu une pathologie cardiovasculaire ou qui étaient à haut risque cardiovasculaire.
Afin de savoir si cet effet était retrouvé en vie réelle, une équipe scandinave a analysé les registres nationaux du Danemark et de la Suède entre janvier 2010 et décembre 2016 afin d’analyser le risque d’événement cardiovasculaire majeur associé à l’utilisation de liraglutide, en comparaison d’une autre classe thérapeutique, les inhibiteurs de DPP4, chez des diabétiques de type 2. La cohorte a inclus des utilisateurs de liraglutide ou d’inhibiteurs de DPPP4 qui prenaient déjà de la metformine et qui ont été appariés sur l’âge, le sexe et le score de propensité. Le critère d’évaluation principal était la survenue d’événements cardiovasculaires majeurs, un critère composite des infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, insuffisance cardiaque ou décès quelle qu’en soit la cause et un critère composite étendu d’événements cardiovasculaires majeurs incluant également les autres maladies cardiaques ischémiques, les revascularisations coronaires et les maladies artérielles périphériques. La population étudiée a porté sur 23 402 utilisateurs du liraglutide et 23 402 utilisateurs de DPP4 qui ont été appariés. Les patients ont été suivis pendant en moyenne 3.3 ± 2 années. Un événement cardiovasculaire majeur est survenu chez 1 132 utilisateurs de liraglutide (donnant un taux d’incidence de 14 pour 1000 personnes/année) et chez 1 141 utilisateurs d’inhibiteurs de DPP4 (15.4 pour 1000 personnes/année), donnant donc un hazard ration de 0.90 (IC 95 % = 0.83-0.98). Les hazard ratios étaient de 0.81 (0.71-0.92) chez les patients ayant des antécédents de maladie cardiovasculaire majeurs et de 0.96 (0.86-1.06) chez les patients qui n’en avaient pas (p = 0.057). En comparaison avec les utilisateurs de DPP4, l’utilisation de liraglutide était associée à un risque significativement inférieur de décès cardiovasculaire (HR = 0.78 ; 0.68-0.91) mais il n’y avait pas de différence significative pour le risque d’infarctus du myocarde (0.94 ; 0.84-1.06) ou d’AVC (0.88 ; 0.77-1.01). De plus, l’utilisation de liraglutide était associée à un risque significativement inférieur de décès quelle qu’en soit la cause (HR = 0.83 ; 0.77-0.90) mais il n’y avait pas de différence significative pour le risque d’insuffisance cardiaque (0.90 ; 0.80-1.03) ou pour le critère d’événement cardiovasculaire majeur étendu (0.95 ; 0.89-1.01). Dans cette vaste étude scandinave de cohorte, l’utilisation de liraglutide en comparaison avec l’utilisation des inhibiteurs de DPP4 est associée à une réduction significative des événements cardiovasculaires majeurs. Les patients ayant des antécédents de pathologie cardiovasculaire semblent obtenir les effets les plus importants du traitement avec le liraglutide. Ces données confirment donc l’intérêt d’utiliser le liraglutide en routine clinique pour ce qui concerne la prévention des événements cardiovasculaires.
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