"Diagnostiquer les œuvres d’art" : découvrez cette discipline qui permet d’étudier les maladies du passé
Etablir un diagnostic médical sur une sculpture, une peinture ou un masque mortuaire, comme vous le feriez avec vos patients ? C'est le principe de l'iconodiagnostic. Née au XIXe siècle, cette discipline se développe de plus en plus aujourd’hui. Le Dr Philippe Charlier, médecin légiste et archéologue, l’enseigne lui-même à ses étudiants de l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ). Selon lui, l’iconodiagnostic est un excellent moyen de "documenter l’état pathologique des populations du passé", à condition de suivre une méthodologie rigoureuse.
Si vous êtes déjà allé à Rome, vous avez peut-être pu admirer "La Fornarina", ce célèbre tableau de Raphaël qui représente l'amante du peintre, torse nu. Au niveau de son sein gauche et de l’aisselle, on aperçoit une tache bleuâtre ainsi qu’une rétractation de la peau, signes d’un cancer bien avancé.
Voilà un exemple d'iconodiagnostic. Cette discipline consiste à apporter un regard médical sur des œuvres d’art, qu’elles soient des peintures, des sculptures ou des masques mortuaires. Née au XIXe siècle, elle s’est structurée en 2023 avec la création de la Société internationale d'iconodiagnostic (ISI). Son but ? Fédérer des chercheurs du monde entier - médecins, pharmaciens, biologistes comme historiens de l’art – afin de documenter l’état pathologique des populations du passé. L’organisation a également mis au point une méthodologie rigoureuse pour limiter au maximum les erreurs de diagnostic.
Le Dr Philippe Charlier, médecin légiste et archéologue, est aussi le président de l’ISI. Egora l’a rencontré dans son Laboratoire anthropologie, archéologie, biologie (LAAB), à l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), pour une leçon d’iconodiagnostic.
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