Cancer : le paracétamol pourrait diminuer l’efficacité des inhibiteurs de points de contrôle immunitaires
Les chercheurs se sont penchés sur cette question car des données précédentes ont suggéré que l’utilisation du paracétamol, traitement antalgique de première intention généralement considéré comme anodin, pourrait avoir un impact négatif sur le plan immunitaire. Des études randomisées ont ainsi montré que ce traitement pouvait diminuer les réponses vaccinales. Les scientifiques ont donc voulu évaluer les effets de cette molécule sur les traitements d'immunothérapie au cours du cancer.
Pour cela, ils ont mené une étude clinique sur des patients provenant de 3 grands essais - CheckMate-25, BIP, Premis – soit plus de 600 patients atteints de cancers à des stades avancés, traités avec des ICB. Une étude préclinique sur des volontaires sains a aussi été réalisée.
Les résultats montrent que les patients qui consommaient du paracétamol au début du traitement répondaient moins bien cliniquement au traitement par ICB, et ce, de façon significative. Plus précisément, le risque relatif pour la survie sans progression était de 1,43, et pour la survie globale, de 1,78. Et ces résultats étaient constatés indépendamment des autres facteurs pronostiques (âge, traitements antérieurs, type de tumeur, type de métastases, LDH, …).
En outre, sur les modèles précliniques, le paracétamol était aussi associé à une réduction de l'efficacité de l'ICB, et une diminution de la sécrétion d'interféron-γ. Une augmentation des cellules T régulatrices (Tregs), et de l'interleukine-10, était aussi observée sous paracétamol.
Les auteurs concluent que "le paracétamol doit être utilisé avec prudence chez les patients traités par inhibiteurs de points de contrôle immunitaires".
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