Un groupe de chercheurs de spécialités variées s’est penché sur cette question. "En tant que scientifiques, experts médicaux et professionnels de la santé publique, nous sommes préoccupés par l'augmentation des taux de troubles neurologiques, urogénitaux et de la reproduction. Nous assistons à une augmentation inquiétante du nombre d'enfants ayant des problèmes cognitifs, d'apprentissage et/ou de comportement. Ces auteurs ont donc analysé la littérature, sur la période 1995-2020, concernant les études épidémiologiques et les études animales qui ont examiné les liens entre les aspects neurologiques, urogénitaux et reproductifs, et l'utilisation maternelle et périnatale de paracétamol. "Sur la base de cette recherche, nous pensons en savoir suffisamment pour nous inquiéter des risques potentiels de développement associés à l'exposition prénatale [au paracétamol] et nous appelons donc à des mesures de précaution" concluent-ils. Selon eux, en effet, "de plus en plus de recherches expérimentales et épidémiologiques suggèrent que [cette exposition] pourrait altérer le développement du fœtus, ce qui pourrait augmenter les risques de certains troubles neurodéveloppementaux, reproducteurs et urogénitaux". Ainsi, le paracétamol pourrait agir comme un perturbateur endocrinien, dont il possède "de nombreuses caractéristiques", affirment les scientifiques, même si tous les mécanismes ne sont pas bien compris. Cette molécule pourrait interagir avec des voies impliquées dans le développement de l’enfant. Les preuves d’un impact du paracétamol sur le développement urogénital et de l’appareil reproducteur masculin de l’enfant sont "de plus en plus nombreuses". Il pourrait aussi réduire la santé reproductive et la fertilité des femmes. Par ailleurs, les études épidémiologiques et sur l’animal suggèrent une influence sur le développement neurologique avec, en particulier, des troubles du déficit de
l’attention avec hyperactivité (TDAH) et des troubles du spectre autistique (TSA). Selon les auteurs, les risques sont bien présents, même si l’on manque de données en particulier sur la quantité de paracétamol utilisées par les patientes. En conférence de presse, Ann Bauer, spécialiste de neurologie et psychiatrie et premier auteur de l’étude, tempère : "le risque pour un usage unique est relativement faible, mais on a vu qu’un usage répété ou de plus fortes doses entraînent de plus grands risques (...) On a probablement sous-estimé ces effets dans de précédentes études", rapporte le HuffPost. Ces résultats appellent donc à la prudence et à la nécessité de disposer de données supplémentaires. Les auteurs conseillent dans l’attente, de renoncer au paracétamol, sauf indication médicale, d’utiliser la plus faible dose possible, et de consulter leur médecin ou pharmacien au moindre doute ou en cas d’utilisation prolongée.
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