Covid : les gynéco-obstétriciens appellent à la vaccination des femmes enceintes
« Il n’existe pas de raison a priori de penser que les femmes enceintes doivent être exclues des campagnes de vaccination », affirment-elles dans un communiqué conjoint. Cette position va à l’encontre du principe de précaution invoqué par la Haute Autorité de santé (HAS), du fait du manque de données concernant la vaccination anti-Covid dans cette population. En effet, jusqu’à présent, du fait de l’absence d’étude sur l’efficacité et la tolérance des vaccins pendant la grossesse, la vaccination contre le Covid n’est pas recommandée dans ce cas, bien que les femmes enceintes soient considérées comme une population à risque de forme grave de la maladie. « L’infection à Sars-CoV-2 pendant la grossesse est une source de morbidité non négligeable », rappellent les spécialistes. La grossesse est un facteur de risque de détresse respiratoire, d’hospitalisation en soins intensifs, d’intubation, et de prématurité. Certains éléments sur les vaccins disponibles contre le Sars-CoV-2 sont rassurants : ils « ne sont pas des vaccins vivants atténués et n’ont pas de raison d’être contre-indiqués ». Et les données dont on dispose chez l’animal « n’ont pas montré d’effet tératogène, ni aucun effet sur la reproduction ». En outre, la vaccination contre la grippe pendant la grossesse est largement recommandée, ainsi que celle contre la coqueluche.
Les gynécologues français suivent les recommandations faites à l’étranger, et en particulier aux Etats-Unis. Ainsi, plusieurs sociétés savantes américaines se sont prononcées en faveur de la vaccination pendant la grossesse. Et la US Federal Drug and Food Administration a autorisé la vaccination des femmes enceintes. Les spécialistes français souhaitent donc que les femmes enceintes soient considérées comme prioritaires dans la stratégie vaccinale. « Comme toute population à risque, les femmes enceintes comme celles désirant concevoir, en particulier par aide médicale à la procréation, devraient se voir offrir la vaccination Sars-CoV-2 de manière prioritaire. C’est encore plus vrai en cas de facteur de risque surajouté comme le surpoids ou obésité, le diabète, l’hypertension ou une pathologie cardiaque notamment ». Ils critiquent la position des autorités sanitaires : « Le principe de précaution invoqué par l’HAS pour déconseiller la vaccination Sars-CoV-2 dans cette population risque de décrédibiliser sans raison la vaccination, et d’avoir un impact négatif fort sur la santé des femmes enceintes ». Ils ajoutent qu’un consentement éclairé après information loyale sur les avantages et inconvénients de cette vaccination sera nécessaire et que les patientes vaccinées devront être suivies afin d’évaluer sa tolérance, comme pour tout autre patient.
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