Chaque année en France, 50 à 100 femmes décèdent d'une cause liée à la grossesse, à l'accouchement jusqu'à un an après, soit une tous les 4 jours en moyenne, selon cette étude portant sur la période 2013-2015. "Malgré leur rareté, une amélioration est encore possible, car plus de la moitié des décès maternels sont considérés comme probablement ou possiblement évitables et dans deux tiers des cas, les soins dispensés n'ont pas été optimaux", constate le rapport. La première cause des 262 décès recensés en trois ans sont les maladies cardiovasculaires (36 décès, soit 13,7%), puis les suicides (35 décès, soit 13,4%).
Les experts constatent que la surveillance de la santé des futures mères et mères ne doit pas se limiter à la sphère obstétricale. Ces deux causes "sont non seulement les plus fréquentes, mais également parmi celles avec la proportion la plus grande de morts évitables, 65,7% et 91,3% respectivement." En troisième position, l'embolie amniotique est à l'origine de 28 décès, à un niveau stable par rapport à la dernière période. Pour la première fois depuis le lancement de ces enquêtes sur les morts maternelles, les hémorragies obstétricales ne sont plus en tête. Cette cause de décès a été divisée par deux en 15 ans. Le ratio de mortalité maternelle (RMM) de 10,8 décès pour 100.000 naissances vivantes est stable par rapport aux deux périodes de surveillance précédente (2010-2012 et 2007-2009) et se situe dans la moyenne européenne. Cependant selon l'enquête, dans 66% des cas, les soins dispensés n'ont pas...
été optimaux et 58% des décès sont considérés comme " évitables" ou "peut-être évitables" en améliorant la prévention, l'organisation des soins, et les soins eux-mêmes. Le risque de mortalité maternelle augmente avec l'âge des femmes à partir de 30 ans, et multiplié par 4 après 40 ans par rapport aux femmes de 25 à 29 ans. L'obésité est aussi un facteur de risque notable.
Le rapport souligne la persistance des disparités sociales et territoriales. Ainsi, la mortalité des femmes migrantes est plus élevée. Les DOM et l'Ile de France se distinguent par un niveau de mortalité maternelle plus élevé. Un comité d'experts a formulé 30 messages-clés, insistant sur la nécessité d'élargir la surveillance des femmes à la recherche d'antécédents psychiatriques et d'addictions, et d'une vulnérabilité sociale ainsi que "l'évaluation des risques de complications avant la conception et en début de grossesse (...)".
Le risque de #mortalitématernelle est plus élevé selon l’âge maternel, l’obésité, le pays de naissance et le lieu de résidence: Le 6ème rapport de l'ENCMM pour la période 2013-2015 est en ligne https://t.co/JbmBcVI984 pic.twitter.com/ktqtZ7mxue
— EPOPé (@Epope_Inserm) January 7, 2021
30 messages-clés à destination des professionnels de santé, mais aussi des femmes et de leur famille et des décideurs ciblant des éléments à améliorer. #mortalitématernelle en France : Le 6ème rapport de l'ENCMM 2013-2015 est en ligne https://t.co/JbmBcVI984 pic.twitter.com/sC6vJRjaK4
— EPOPé (@Epope_Inserm) January 7, 2021
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus