
Mortalité infantile : encore en hausse en France
La mortalité infantile continue à augmenter en France, et reste supérieure à la moyenne de l’Union européenne.

La mortalité infantile continue à augmenter en France, et reste supérieure à la moyenne de l’Union européenne. Ainsi, selon les derniers chiffres de l’Insee qui viennent d’être publiés, 2 700 enfants de moins d’un an sont décédés en France en 2024, soit 4,1 décès pour 1 000 enfants nés vivants. "Cela signifie qu’un enfant sur 250 meurt avant son premier anniversaire", souligne le rapport de l’Insee. Ce taux est en légère augmentation depuis 2011, année où il était de 3,5‰. Il est, en outre supérieur à la moyenne européenne (4‰ contre 3,3, en 2023); et ce, depuis 10 ans.
Cette hausse de la mortalité infantile est liée uniquement à l’augmentation de la mortalité précoce, de 1 à 27 jours de vie, qui est passée de 1,5‰ à 2,0‰ entre 2011 et 2024. En revanche, la mortalité le jour de la naissance et la mortalité post-néonatale sont restées quasi stables au cours de cette période. "Un quart de ces décès ont lieu le jour de la naissance, la moitié entre 1 et 27 jours de vie, un quart dans la période post-néonatale, qui survient de 28 jours à moins d’un an", précise l’Insee.
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Parmi les facteurs de risque de mortalité infantile, on retrouve le sexe masculin : ainsi, les garçons ont un risque plus élevé de 20% de décéder avant l’âge de 1 an. Les accouchements multiples (jumeaux ou triplés) sont aussi un facteur majeur, avec un risque multiplié par cinq. Des déterminants géographiques et professionnels sont aussi présents. Ainsi, le fait que la mère réside dans un département d’Outre-Mer, ou soit née en Afrique (hors Maghreb), multiplie par deux le risque. "La pauvreté y est plus répandue, ce qui peut influencer la santé de l’enfant. Par ailleurs, les femmes y connaissent davantage de problèmes de santé", précise l’Insee.
La mortalité infantile apparait aussi plus élevée parmi les employées, les ouvrières, ou encore les mères sans emploi. L’âge joue aussi : le risque est ainsi supérieur pour les mères très jeunes ou très âgées. "En revanche, le taux de mortalité infantile est plus faible pour les mères âgées de 26 ans à 37 ans", ajoutent les auteurs du rapport.
Pour l'Insee, "les progrès de la médecine", qui ont permis à des enfants qui seraient autrefois mort-nés, et donc non comptabilisés dans les naissances vivantes, "de survivre pendant quelques heures ou jours après la naissance, ont pu avoir un léger impact sur la hausse de la mortalité infantile depuis 2011".
En 2022, la France se classait au 23e rang sur les 27 Etats de l'Union européenne en termes de mortalité infantile, selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined) publiée en mars. Face à cette tendance continue, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a annoncé lundi son souhait de "créer un registre national de la mortalité infantile" afin de connaître "précisément les causes" de cette augmentation.
Références :
D’après Insee Première, n° 2048 (10 avril). Avec AFP
https://www.insee.fr/fr/statistiques/8547061
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