
Face à la hausse de la mortalité infantile, un député réclame un moratoire sur les fermetures de maternité
L'élu corse Paul-André Colombani a déposé une proposition de loi pour lutter contre la mortalité infantile qui "suit une trajectoire préoccupante en France" et qu'il impute en partie à "l'éloignement géographique croissant" des maternités.

"En 50 ans, les trois quarts des maternités ont fermé (…). Aujourd'hui, près de 900 000 femmes résident à plus de 30 minutes d'une maternité, et le nombre de celles vivant à plus de 45 minutes a augmenté de 40% depuis 2000", déplore le député de Corse-du-Sud Paul André-Colombani.
Pointant la hausse "alarmante" de la mortalité infantile en France (4.1 décès pour 1000 naissances vivantes en 2024, contre 3.5 en 2020) dans un contexte d'"éloignement géographique croissant des structures de soins", l'élu du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) vient de déposer une proposition de loi pour instaurer un "moratoire" de trois ans sur les fermetures de maternité.
Forme-t-on trop de médecins ?

Fabien Bray
Oui
Je vais me faire l'avocat du diable. On en a formés trop peu, trop longtemps. On le paye tous : Les patients galèrent à se soigne... Lire plus
"Ce moratoire répond à une nécessité urgente : éviter la disparition irréversible de structures de proximité, parfois uniques dans leur zone géographique, avant même que ne soit engagée une analyse sérieuse de leur utilité, de leur accessibilité et de leur potentielle amélioration", explique le député. La mesure vise en particulier les maternités "dont l'activité tourne autour de 300 accouchements par an, seuil souvent utilisé comme critère implicite de fermeture, sans prise en compte des réalités locales".
La proposition de loi instaure par ailleurs un registre national des naissances en France, afin de "combler une lacune majeure dans le système d'information en santé périnatale, en produisant des indicateurs consolidés, fiables et exploitables, condition indispensable à toute politique publique structurée". Enfin, un troisième article rend obligatoire la mise en place, dans chaque maternité, "de formations régulières aux gestes d'urgence obstétrique".
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