
Des hospitaliers victimes de malaises à répétition au CHU de Grenoble : un agent porte plainte
Un agent de l'Institut de biologie et de pathologie (IBP) du CHU de Grenoble a décidé de porter plainte contre sa direction. Depuis 2019, les employés sont victimes de nombreux vertiges et malaises, sans que la cause exacte de ce phénomène ne soit connue.

Une plainte a été déposé par un employé de l'Institut de biologie et de pathologie (IBP), laboratoire situé dans l'enceinte du CHU de Grenoble. L'agent accuse la direction de l'établissement d'"administration de substances nuisibles", de "blessures involontaires" et d'"exposition d'autrui à un risque immédiat de blessures", rapporte Le Parisien.
Pour cause : depuis 2019, les malaises se multiplient dans le bâtiment de cinq étages qui accueille l'IBP. Les 500 employés de l'établissement sont, en effet, sujets à des vertiges, des nausées ou des irritations provoqués par des émanations. Certains agents ont même dû se rendre aux urgences.
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En 2023, 324 malaises ont été recensés dans l'établissement ; 489 en 2024. Mais, malgré les investigations menées ces dernières années, la direction de l'hôpital n'a pas réussi à identifier l'origine exacte des émanations à l'origine de ces vertiges et malaises.
"On ne sait pas ce que l'on respire"
Excédé, un employé de l'IBP a décidé de saisir la justice. "C'est un véritable SOS que je lance", confie-t-il à nos confrères du Parisien. Début avril, cet agent a reçu un mail de la direction de l'établissement, expliquant que le fonctionnement normal de l’IBP est "fortement perturbé par la situation de danger grave imminent lié à des émanations chimiques affectant les personnels". "Ce mail m’a mis en panique, comme beaucoup de mes collègues. Et c’est aussi au nom de tous mes collègues que je porte plainte", raconte l'employé, qui dit vivre "dans un stress permanent".
Témoignant d'odeurs désagréables et irritantes, il craint pour sa santé. "On ne sait pas ce que l'on respire. Il y en a assez", alerte-t-il auprès du Parisien. L'agent pointe, par ailleurs, l'inaction de la direction qui, selon lui, "se contente de [leur] donner des masques FFP3".
La semaine dernière, 70 agents de l'IBP ont décidé de faire valoir leur droit au retrait ou de se mettre en arrêt maladie pour dénoncer cette situation. La directrice générale du CHU Grenoble-Alpes, Monique Sorrentino, a de son côté affirmé "prendre ce sujet très au sérieux" et a rappelé multiplier "les investigations pour identifier la nature de ces émanations qui perturbent le personnel".
[avec Le Parisien]
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