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Généraliste, il décide de ne plus être médecin traitant : "Je ne veux pas ruiner ma santé au travail, mais être efficace"

Le Dr Benjamin Koszitzik, généraliste installé en Vendée, a décidé de ne pas être médecin traitant. Il répond aux urgences non vitales des patients et propose quelques consultations pour avis médicaux. "Dans ces conditions, je me sens capable d'être médecin toute ma vie professionnelle", explique-t-il.

24/04/2025 Par Chloé Subileau
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"Je ne prends aucun patient en tant que médecin traitant." C'est le choix original du Dr Benjamin Koszitzki, installé sur la côte vendéenne, qui ne répond qu'aux urgences pour un rendez-vous le soir et à certains avis médicaux ponctuels, réservables une semaine à l'avance. "Je ne refuse personne évidemment", rassure le généraliste, interrogé par Ouest-France. Mais "je ne propose pas tous les éléments de dépistage ou de prévention. Ça me permet de me focaliser sur le problème unique qui est l'objet de la consultation en prenant le temps nécessaire, ce qui est plus facile lorsqu'on travaille par demi-journée et pas 10 heures d'affilée", détaille le praticien de 38 ans.

Depuis 2021, date à laquelle il a été diplômé, le Dr Koszitzki a fait plusieurs remplacements et années de salariat dans un centre municipal de santé vendéen. Il s'est installé fin 2023 dans la commune de L'Aiguillon-sur-Vie, où il a décidé "de ne plus être médecin traitant". Paperasse, agenda surchargé, patients complexes… "Les médecins des générations précédentes se sont laissé bouffer et l'ont payé en termes de burn-out. Je ne veux pas ruiner ma santé au travail, mais être efficace dans le temps", explique le praticien.

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"Peut-être que je deviendrai médecin traitant dans quelques années"

Il assure, pour l'instant, des gardes et des consultations à domicile la nuit, ainsi que des vacations au centre de soins non programmés, précise Ouest-France. Disponible, il répond directement aux appels des patients : "Je réponds tout de suite à la demande soit en donnant un rendez-vous le soir, soit en faisant patienter au lendemain ou quelques jours. J'aime bien aussi le côté médecine 'd'urgence'', pour des choses plus aiguës qui ne sont pas la majorité de nos patient lorsqu'on est médecin traitant."

Sa pratique, peu ordinaire, lui a valu des questions de la part de la Sécurité sociale et de l'Ordre des médecins. "Peut-être que je deviendrai médecin traitant dans quelques années, admet le généraliste, auprès de nos confrères. Mais aujourd'hui, dans ces conditions, je me sens capable d'être médecin toute ma vie professionnelle."

[avec Ouest-France]

1 débatteur en ligne1 en ligne
Photo de profil de Michel Rivoal
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Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 7 jours
Mon commentaire est volontairement simpliste… Mais comment faire autrement? Il y a du bon et du moins bon dans cet exercice et l’on peut comprendre certaines préoccupations. Alors d’abord, il exe
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3 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 7 jours
L’histoire de vie de ce confrère nous éclaire sur 2 caractères de la médecine actuelle: - un effet générationel clairement exprimé par ce médecin: "Les médecins des générations précédentes se sont la
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10 points
Médecine interne
il y a 6 jours
la médecine libérale a été anéanti par les multiples intervenants : CPAM, URSSAF, IMPOTS, CARMF , ARS , et à degré moindre le Conseil de l'Ordre et jusqu'à recement l'AGA ...Les injonctions adminis
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