Pour la deuxième fois en trois ans, l'ARS a annoncé la suspension du service de gynécologie obstétrique de la clinique de Montbéliard (Franche-Comté) en raison de "dysfonctionnements graves et récurrents". Une mère de famille y était décédée le 24 février dernier, douze jours après son accouchement. L’examen médico-légal conclut à une mort des suites d’une infection. "Une femme de 42 ans, après avoir accouché le 12 février à la Clinique de Montbéliard, présente dans les jours qui suivent des douleurs abdominales et de la fièvre. Le 21 février, elle est transférée au service de radiologie de l’hôpital pour y subir un scanner. Elle est opérée le jour même à l’hôpital d’une péritonite purulente touchant toute la cavité abdominale. Le décès, survenu deux jours plus tard, est dû, selon les conclusions orales du médecin légiste ayant procédé à l’autopsie, à une infection généralisée relative à une péritonite", informe la procureure Thérèse Brunisso qui a ouvert une information judiciaire pour recherche des causes de la mort et saisi un juge d’instruction. Pour l’instant, les investigations sont médicales et techniques : "Une infection après une césarienne, ça arrive. Mais il faut comprendre pourquoi une patiente est restée près de neuf jours avec une infection non détectée. Un expert va être nommé pour analyser le suivi médical et les médicaments dont elle a bénéficié", ajoute Thérèse Brunisso. Dans le même temps, la procureure fait un point sur les six dossiers à l’instruction dans lesquels "le service gynécologique-obstétrique de la Clinique de Montbéliard est susceptible d’être mis en cause" : deux décès de nouveaux nés au moment de leur naissance (les 11 avril 2012 et 27 novembre 2013), deux hystérectomies par voie basse ayant occasionné des dommages irréversibles à l’appareil urinaire (les 20 octobre 2010 et 23 août 2013), deux décès de parturientes, celui de la quadragénaire le 24 février dernier et un autre remontant au 1er avril 2012. Réagissant à la suspension de son service, le docteur Catherine Michelet rappelle que l’inspection diligentée par l’ARS n’a pas relevé de dysfonctionnement dans la prise en charge, tant à la clinique qu’au centre hospitalier : "Le décès brutal de la patiente, au centre hospitalier, est vraisemblablement provoqué par une embolie pulmonaire. Nous n’avons toujours pas obtenu le résultat d’autopsie malgré nos demandes répétées au procureur", note le chef de service. [Avec Estrepublicain.fr]
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