Parkinson : une explosion des cas attendue dans les 25 années à venir
D'après de nouvelles projections internationales, l'incidence de la maladie de Parkinson devrait plus que doubler d'ici 2050.
Cette étude de modélisation est basée sur la Global Burden of Disease Study 2021.
Les résultats, qui viennent d'être publiés, font état d'une augmentation de 112% du nombre de personnes atteintes par cette maladie neurodégénérative dans les 25 prochaines années par rapport à 2021, pour atteindre 25,2 millions de personnes en 2050.
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Les auteurs de l’étude confirment que le vieillissement de la population constitue, de loin, le principal facteur contribuant à cette hausse des cas (89%), ainsi que l'augmentation de la population.
La prévalence de la maladie pourrait atteindre 267 cas pour 100 000 en 2050, soit une augmentation de 76% par rapport à 2021, (de 55% après standardisation par l’âge).
Selon ces auteurs, la hausse de la prévalence devrait être particulièrement prononcée dans les pays ayant un indice socio-économique intermédiaire (+144 % entre 2021, + 91% après standardisation selon l'âge), et la plus forte hausse se situerait en Afrique subsaharienne occidentale, avec une augmentation de 292%. Et c’est logiquement l'Asie de l'Est qui contiendrait le plus grand nombre de cas à l’échéance 2050 (10,9 millions).
Enfin, la part des hommes serait plus importante : les ratios hommes-femmes de prévalence standardisée selon l'âge de la maladie de Parkinson devraient ainsi passer de 1,46 en 2021 à 1,64 en 2050 à l'échelle mondiale.
"D'ici 2050, la maladie de Parkinson constituera un enjeu de santé publique majeur pour les patients, leurs familles, leurs aidants, les communautés et la société", concluent les chercheurs. Ils appellent à renforcer les recherches dans ce domaine.
Mettre en œuvre la stratégie nationale NMD
Dans ce contexte épidémiologique inquiétant, l’association France Parkinson alerte aussi sur cette augmentation du nombre de malades "qui n’a fait que croitre ces dernières années", en lien avec le vieillissement de la population mais aussi l’utilisation des pesticides.
L’association appelle, à l’occasion de la Journée mondiale de la maladie de Parkinson le 11 avril, à un "sursaut politique". "La maladie de Parkinson représente un défi croissant pour les systèmes de santé. Une approche proactive est essentielle pour anticiper cette élévation dramatique du nombre de personnes touchées et assurer une prise en charge efficiente tant en France qu’à l’international". Dans ce domaine de la maladie de Parkinson, les États-Unis étaient particulièrement proactifs et ont pris des positions fortes. Ils ont ainsi promulgué, en juillet 2024, une loi bipartisane qui devrait donner lieu à la création d’un plan d’ampleur inédit, avec pour objectif de prévenir et guérir la maladie de Parkinson. "Il est nécessaire de leur emboîter le pas !", affirme France Parkinson.
En France, il n’y a pas eu de suites données au plan Maladies neurodégénératives (MND) qui couvrait les années entre 2014 et 2019. France Parkinson encourage donc à mettre en œuvre, de façon urgente, la Stratégie nationale Maladies neurodégénératives (MND) qui devait être annoncée il y a maintenant plus d'un an.
Elle insiste aussi sur la nécessité de renforcer les moyens mis en œuvre pour la recherche mais aussi pour l’amélioration de la prise en charge des patients.
Références :
D’après Dongning Su et al., BMJ. 2025 Mar 5:388:e080952 ; et une conférence de de presse de France Parkinson (3 avril)
