les doyens de médecine soutiennent la création d'un assistanat territorial

Les doyens de facs de médecine appellent à créer "en urgence" le statut d'assistant territorial

Opposée à la régulation de l'installation des médecins, la Conférence des doyennes et doyens des facultés de médecine propose une série de mesures alternatives pour améliorer l'accès aux soins en France, à commencer par la création "en urgence" du statut d'assistant territorial. 

15/04/2025 Par Chloé Subileau
les doyens de médecine soutiennent la création d'un assistanat territorial

Alors que la crainte grandit au sein de la profession après le vote par les députés de la régulation de l'installation des praticiens, la Conférence des doyennes et des doyens de médecine (CDD) avance une série de propositions. Ces mesures, présentées lundi 14 avril dans un communiqué, visent à "améliorer l'accès aux soins dans les territoires", sans coercition.  

Parmi ces propositions : la création "en urgence" du statut d'assistant territorial, dont les contours ont déjà été détaillés début avril par la nouvelle présidente de la Conférence, la Pre Isabelle Laffont, lors d'une conférence de presse. Ce statut - soutenu par l'Ordre des médecins, l'Anemf et l'Isni – serait ouvert à toutes les spécialités médicales et chirurgicales, dont la médecine générale, dans les zones identifiées comme sous-denses par les ARS, en exercice libéral ou salarié hospitalier, détaille la CDD. Dès la fin de leur internat, les assistants pourraient exercer en bénéficiant d'une prime d'exercice territorial spécifique et, au terme de leur assistanat, d'avantages statutaires leur permettant un accès au secteur 2 Optam.  

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Selon les doyennes et doyens, ce statut pourrait être opérationnel "dès la fin de l'année 2025". Cette échéance rapide serait d'autant plus avantageuse que "les facultés de médecine proposent de former [l]es assistants médicaux à la maîtrise de stage universitaire dès le début de leur prise de fonction", permettant de faciliter l'accueil des internes et des docteurs juniors – dont ceux de médecine générale – dans tous les territoires dès le mois de mai 2026.  

Au-delà de ce statut, la CDD appelle à l'attribution d'une prime "revalorisée" pour tous les internes exerçant en zone sous-dense. Elle souhaite également que soit "accélérée la territorialisation" de la formation des carabins, "par l'augmentation du nombre de stages et d'enseignements en dehors des campus hospitalo-universitaires". "En effet, la réalisation de stages en territoires pendant le cursus des études de médecine est l’un des déterminants de l’installation des jeunes médecins à l’issue de leur internat", rappellent les doyennes et doyens.  

Mais la Conférence prévient : une telle territorialisation "nécessite la création de postes d’enseignants hospitalo-universitaires territoriaux et de maîtres de stages universitaires dans toutes les spécialités".  

Pas de réintégration des étudiants partis à l'étranger 

Les doyennes et doyens souhaitent, par ailleurs, que soit "consolidée la territorialisation actuelle de l'année de sélection en première année en études de santé". Toutefois, l'ouverture obligatoire d'une telle première année ou d'une première année de premier cycle de médecine dans tous les départements – notamment avancée dans la PPL Garot – sont "irréalistes", insiste la Conférence. 

Concernant les praticiens à diplôme obtenu hors Union européenne (Padhue), dont les épreuves de régulation sont vivement critiquées, la CDD propose de confier aux facultés de médecine et de santé l'organisation et la validation du parcours de consolidations des connaissances (PCC) des médecins "déjà présents en France depuis plusieurs années".   

L'augmentation du nombre de futurs médecins formés, souvent avancée par les politiques comme solution aux problèmes d'accès aux soins, est déjà amorcée, assurent les doyennes et doyens de médecine. Cependant, elle ne pourra se poursuivre que "si elle est organisée selon des critères définis par une Conférence nationale de santé, évaluant le nombre de médecins à former dans les dix prochaines années et les spécialités concernées", estiment-ils. Les doyens appellent aussi à l'augmentation des effectifs d'enseignants hospitalo-universitaires, et de personnels de scolarité et administratifs.  

Alors que le ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder, est favorable à la réintégration des étudiants français partis faire médecine à l'étranger, la Conférence s'y oppose. "Cette mesure va dégrader la qualité de la formation des futurs médecins en augmentant le nombre d'étudiants sans augmenter le nombre d'enseignants", plaide l'organisation. De plus, "le niveau de formation de ces étudiants n'est pas équivalent à celui des étudiants formés en France", poursuit la CDD, qui estime qu'une telle réintégration serait "inéquitable" pour les candidats ayant échoué en Pass-LAS.  

Enfin, pour lutter contre les déserts médicaux, la Conférence rappelle que les facultés de médecine et de santé sont déjà "engagées dans l'universitarisation des formations paramédicales et le déploiement des formation à la pratique avancée". Ces évolutions favorisent "la montée en compétences des professionnels, le développement de la recherche paramédicale, et la promotion de l’interprofessionnalité", souligne la CDD, qui appelle à accélérer et renforcer les moyens de ces mesures.  

2 débatteurs en ligne2 en ligne
Photo de profil de Francois Laissy
2,3 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 6 jours
Quelle différence y a-t-il pour les patients des déserts entre un médecin territorial et un médecin remplaçant au long cours ? Ce sont des médecins qu'on ne verra pas longtemps, qui ne vous connaissen
Photo de profil de Henri Baspeyre
13,2 k points
Débatteur Passionné
Chirurgie générale
il y a 6 jours
"voilà de belles paroles verbales" CH DE GAULLE
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