Dans la vaste étude chinoise publiée dans le Jama (Wu et Mc Coogan, 24 février, près de 80 000 cas), les enfants et adolescents de moins de 19 ans touchés représentaient 2% de la totalité de l’effectif ; et aucun décès n’a été recensé chez les sujets de moins de 9 ans. Une autre étude, publiée dans The Lancet digital health, (20 février, 507 sujets) établit cette proportion à 3%. Peu de données ont analysé les cas pédiatriques. Une petite étude chinoise (réalisée sur 9 enfants de moins de 1 an) montre l’absence de complication chez ces sujets. « Ce très faible effectif suggérait que les enfants de moins de 1 an étaient très peu touchés ou qu'ils n'étaient pas diagnostiqués du fait de forme paucisymptomatique » souligne la Société française de pédiatrie (SFP). En Italie, sur les 650 premiers cas, seuls 6 cas pédiatriques ont été confirmés. « Les enfants semblent donc très peu touchés par ce virus, il est possible que les cas pédiatriques soient sous diagnostiqués de fait de tableaux peu symptomatiques » résume la SFP. Coronavirus : 4.000 euros pour participer à un essai clinique pour un vaccin Cet avis est partagé par les experts de la plateforme Infovac-France : « il est difficile d’imaginer, pour un virus respiratoire, que les enfants soient moins contaminés que les adultes. Si la maladie est moins fréquente, c’est que probablement les formes asymptomatiques ou pauci-symptomatiques sont prédominantes, mais elles contribuent probablement à la diffusion de l’épidémie. C’est la raison pour laquelle la fermeture des écoles a été l’une des premières mesures prises pour limiter l’extension de l’épidémie dans certains pays ou régions. C’est également pour cela que les mesures d’hygiène (gestes barrières) sont indispensables et doivent aussi concerner les enfants à chaque fois que possible ». Immunité croisée, maturité des récepteurs, mécanismes immunitaires ? Selon Infovac, plusieurs hypothèses pourraient expliquer cette gravité moindre chez l’enfant. La première est que les enfants sont souvent infectés par d’autres coronavirus qui donnent des maladies bénignes. La question d’une immunité croisée se pose alors. La seconde hypothèse est que les récepteurs au coronavirus des cellules respiratoires des enfants pourraient être différents de ceux des adultes. Enfin, la troisième est que les manifestations pulmonaires graves du coronavirus sont tardives, suggérant que les processus immunitaires (possiblement différents chez l’enfant) jouent un rôle dans la genèse des lésions. Coronavirus : où en sont les traitements ? Infovac publie aussi des informations rassurantes concernant les enfants traités par immunosuppresseurs pour une maladie inflammatoire chronique (lupus, maladie de Crohn…), tout en soulignant que ces données sont parcellaires. En particulier, aucun cas grave d’infection à coronavirus n’a été décrit pour le moment chez un enfant sous immunosuppresseur. Les spécialistes prônent cependant des mesures de précaution renforcées dans cette population : gestes barrières, éviter tout contact avec des personnes symptomatiques ou à risque. La vaccination contre la grippe doit être vérifiée car des co-infections ont été décrites, qui semblaient aggraver le tableau d’une infection à coronavirus seul. Les experts conseillent de vacciner contre la grippe l’entourage de l’enfant sous traitement immunosuppresseur. Ils précisent enfin qu’il ne faut en aucun cas arrêter le traitement immunosuppresseur, sans avis médical. Retrouvez notre direct sur l'épidémie de coronavirus ici.
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