En pleine épidémie de coronavirus, le Gouvernement a décidé de faciliter les démarches de téléconsultation pour les patients. Un décret paru ce mardi 10 mars au Journal officiel prévoit ainsi que, désormais, les personnes infectées ou potentiellement infectées par le coronavirus pourront bénéficier d’actes de télémédecine “même si elles n’ont pas de médecin pratiquant la téléconsultation”, “ni été orientés par lui ni été connues du médecin téléconsultant”. Pourtant, la téléconsultation en cette période épidémique divise les médecins. Si très tôt le syndicat Avenir Spé proposait un déploiement “massif” de la téléconsultation, tous ne partagent pas leur avis. Le syndicat de spécialistes arguait, dès fin février, que cette méthode de téléconsultation pouvait “éviter l’engorgement des urgences et des appels au Samu” ainsi que “limiter la propagation” du coronavirus. Son président, Patrick Gasser, estime que la consultation à distance peut être utile pour “identifier les patients à risque sans exposer les professionnels de santé”.
Un avis partagé par l’URPS. Dans un communiqué, l’URPS Auvergne-Rhône-Alpes souligne que les professionnels de santé étant peu ou pas équipés, notamment de masques FFP2, le fort risque de contamination des médecins entraînerait leur placement quasi-inévitablement en isolement. “Dans ce contexte, l’URPS Médecins Auvergne-Rhône-Alpes conseille aux médecins de la région son utilisation chaque fois que cela est possible”. Selon eux, la téléconsultation permet aux médecins en quarantaine de continuer à travailler et cela permet d’éviter les déplacements autant des médecins que des patients, “facteur de diffusion de l’épidémie”. Plus mesurée, la CSMF salue ce décret tout en appelant à la "prudence", rappelant que "la téléconsultation se fait sous la responsabilité du médecin qui la pratique, et qu’elle peut être interrompue à tout moment au profit d’un examen clinique en consultation présentielle". En revanche, la CSMF estime que la téléconsultation peut permettre, "en particulier lorsqu’elle est assistée avec une infirmière libérale, de maintenir à domicile de nombreux patients, évitant ainsi à la fois des déplacements et des potentielles contaminations dans les cabinets médicaux". Le syndicat appelle enfin à s'organiser "au mieux" sur le terrain et souhaite interpeller le Gouvernement devant le manque d'équipements des professionnels de santé. MG France contre De son côté, le syndicat MG France alerte sur ses dérives. “Ce n’est pas une solution miracle”, clament-ils dans dans un communiqué. “Le Gouvernement ne doit pas pour autant balayer les gardes-fous difficilement mis en place par l’Assurance maladie et les syndicats professionnels, indispensables pour l’usage sécurisé de ces outils par le médecin”, écrivent-ils. Retrouvez notre direct sur l'épidémie de coronavirus ici.
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