Après une prépublication qui avait fait grand bruit lors de sa mise en ligne le 13 mars sur le serveur medRχiv, des chercheurs du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (Montana, Etats-Unis) ont publié leurs données le 17 mars dans la revue The New England Journal of Medicine. Les scientifiques ont comparé la stabilité en aérosol (c’est-à-dire dans les particules fines en suspension dans l’air) et sur un certain nombre de surfaces inertes (carton, cuivre, plastique et acier inoxydable) de Sars-Cov-2, le virus responsable du Covid-19, et de Sars-Cov-1, responsable de l’épidémie de SRAS en 2002-2003. Leurs conclusions sont plutôt inquiétantes. En effet, sur les 3 heures de suivi de l’aérosol infecté par Sars-Cov-2, la concentration en virus de l’air a été divisée par 6.3, mais constituait toujours une dose infectante (500 fois la TCID50 définie comme la concentration de virus en solution pour laquelle 50% des cellules cultivées sont infectées). Pour ce qui est des surfaces inertes testées, pour ne plus détecter de traces de Sars-Cov-2 il a fallu attendre 4 heures sur du cuivre, 24 heures sur du carton… et jusqu’à 72 heures pour le plastique et l’acier inoxydable ! De quoi réfléchir à deux fois avant de toucher la barre du métro.
Les résultats obtenus sont similaires à ceux de Sars-Cov-1. Le virus « frère » du Covid-19 survit également sans problème durant 3 heures en suspension dans l’air, mais il ne survit que 8 heures sur du carton (et non 1 jour) et 2 jours au lieu de 3 sur de l’acier inoxydable. Ces différences sont anecdotiques au regard des similarités entre stabilité du Sras-Cov-2 et du Sras-Cov-1 sur surfaces inertes et en aérosol. La comparaison des deux virus permet de conclure qu’une meilleure survie de Sras-Cov-2 n’est pas la cause de sa meilleure propagation que le SRAS. Pour expliquer le développement rapide de la pandémie actuelle reste la transmission par des personnes asymptomatiques ou non diagnostiquées.
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