“En phase épidémique, comme lors d’une épidémie de grippe, les patients présentant une forme simple ou modérée devront pouvoir être pris en charge en ville en utilisant les ressources médicales et paramédicales du territoire et en mobilisant l’ensemble des acteurs”, débute ainsi le document officiel regroupant toutes les recommandations du ministère pour les généralistes de ville en cas de patient suspecté d’être porteur du coronavirus.
Ces recommandations recensent ainsi les pratiques concernant l’identification et l’orientation des patients, l’organisation de l'examen clinique, la protection des soignants ou encore, le suivi des patients atteints à domicile. Elles sont disponibles sur le site du ministère de la Santé.
Prise en charge
Le ministère recommande aux médecins de proposer “quand c’est possible, une téléconsultation” et de proposer aux patients souffrant de pathologies chroniques de se faire renouveler leur traitement en pharmacie. Il est également conseillé d’assurer les consultations sur rendez-vous et d’organiser des plages horaires dédiées pour les patients se présentant sans rendez-vous pour des signes respiratoires, en les faisant patienter dans une zone d’attente dédiée.
Le ministère précise que “la téléconsultation est un cadre pertinent pour réaliser des primo-consultations de patient potentiellement Covid-19. Toutefois, dans certaines situations, elle pourra être insuffisante pour poser l’ensemble du diagnostic et les conditions de prise en charge associées et devra donc être prolongée par une consultation présentielle. C’est au médecin qu’il revient d’apprécier à tout moment la possibilité de poursuivre la téléconsultation en cours ou d’organiser une consultation physique, notamment quand une exploration plus fine du système respiratoire est requise”.
La salle d’attente doit être aérée et nettoyée régulièrement et désinfectée deux à trois fois par jour. Les objets “non nécessaires” comme les livres, les jouets et les revues doivent être retirées. Pour éviter toute contamination, le ministère suggère de limiter le nombre d’accompagnants, si nécessaire, à une personne.
Examen clinique
Il a pour objectif de préciser les comorbidités du patient, les signes cliniques, les signes de gravité et quel est l’état de l’entourage familial pour déterminer “l’orientation et le cadre de prise en charge et de suivi du patient”.
Le ministère rappelle que les comorbidités sont...
les personnes âgées de 70 ans et plus, l’insuffisance respiratoire chronique sous oxygénothérapie, asthme, mucoviscidose ou toute pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser, l’insuffisance rénale ou cardiaque stade NYHA III ou IV ; la Cirrhose ≥ stade B ; des antécédents cardiovasculaires (hypertension artérielle, ATCD accident vasculaire cérébral ou coronaropathie, chirurgie cardiaque), du diabète insulinodépendant ou présentant des complications secondaires à leur pathologie (micro ou macro angiopathie) ; l’immunodépression (Médicamenteuse : chimiothérapie anti cancéreuse, immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive ; Infection à VIH non contrôlé ou avec des CDA < 200/mm3 ou greffe d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétique, Cancer métastasé), l’obésité morbide et la grossesse, par précaution.
Quels signes cliniques rechercher ? La date du début des symptômes, la fièvre, toux, autres signes respiratoire haut ou bas, autres signes d’infection virale, signe de décompensation d’une pathologie.
Orientation
En fonction de l’examen clinique, le médecin peut décider d’un arrêt de travail avec auto-surveillance par le patient lui-même, d’un maintien à domicile avec suivi médical, d’un suivi renforcé à domicile par un IDE, une HAD ou une hospitalisation en cas de signe de gravité.
Suivi des patients
Les patients qui seront maintenus à domicile doivent surveiller leur température deux fois par jour et appeler le médecin traitant en cas d’aggravation de l’état général. L’entourage doit également suivre la même consigne. Un patient peut être considéré comme guéri 48 heures après la disparition des symptômes, précise le document. En phase épidémique, il n’y a pas lieu à maintenir de quatorzaine pour les personnes “contacts”.
Protection des soignants
Le ministère conseille aux soignants de porter un masque pendant les plages de consultation, avec nettoyage de mains entre chaque patient. Il est aussi recommandé de désinfecter le stéthoscope et tous les instruments utilisés pendant la consultation à la fin de chaque rendez-vous. Tout comme la salle d’attente, les surfaces de travail doivent être désinfectées deux à trois fois par jour.
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