Initialement ce sont des lésions à type d’érythème du visage qui ont attiré l’attention. Finalement, ces cas se sont avérés « très rares », estime la SFD. En revanche, l’appel à signalisation de cas a mis en évidence, « assez rapidement, des lésions ressemblant à des engelures, surtout sur les orteils ». Le nombre de cas serait « important » ; et cette constatation interpelle du fait de la survenue inhabituelle de telles lésions en cette saison. « Mais il faut souligner que très peu de ces observations ont été bien documentées avec un test Covid, et la plupart surviennent chez des patients sans signes associés et sans contexte de contage », soulignent les dermatologues. En outre, ces signes cutanés n’ont pas été décrits chez les patients hospitalisés et il n’existe que quelques rares publications chinoises et italiennes qui évoquent des lésions dermatologiques, à type d'éruptions assez peu spécifiques. D’autre part, ce virus n'est pas réputé dans l'état actuel des connaissances pour son tropisme cutané. Parmi les rares cas documentés, il semblerait que les lésions surviennent plutôt tardivement dans l'infection, pouvant ainsi suggérer un mécanisme d’origine immunologique. Mais pour la SFD, les preuves manquent actuellement pour affirmer que ce type de lésions doit conduire à un dépistage de Covid et conduire à l’isolement du patient. « Il faut être attentif à ces signes cutanés et rechercher dans le contexte, d'autres signes cliniques, mais il faut aussi rester prudent, car toute engelure n’est pas obligatoirement un signe de Covid, les engelures étant quand même une dermatose assez fréquente », précise la SFD.
La société savante souhaite disposer de plus d’informations concernant ces cas avec le recueil du contexte, de l’histoire de la maladie, des signes cliniques et de leur évolution, avec des photos (éventuellement des biopsies), et en explorant sur le plan virologique les cas atypiques cliniquement, avec notion de contage, signes associés, habituels ou inhabituels. Pour cela, elle souhaite mettre en place des filières permettant aux dermatologues et aux médecins généralistes qui voient ces patients en première ligne, de les adresser dans des centres hospitaliers de référence pour effectuer les prélèvements afin de les tester (PCR virale naso-pharyngée et prélèvement sanguin en vue d'une sérologie quand elle sera disponible, à renouveler 14 jours plus tard).
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