En effet les antibiotiques actuellement utilisés pour traiter la maladie sont à large spectre (doxycycline, amoxicilline ou azithromycine); les auteurs de cette étude ont donc cherché à identifier un composé agissant sélectivement contre B. burgdorferi. Ils ont tout d’abord procédé à un criblage de micro-organismes qui a révélé l’existence d’un composé hautement sélectif contre les spirochètes, dont B. burgdorferi. Ils se sont alors aperçus, de façon inattendue, qu’il s’agissait de l'hygromycine A, un antimicrobien connu. "L'hygromycine A cible les ribosomes et est absorbée par B. burgdorferi, expliquant sa sélectivité", précisent les scientifiques. Des études ont alors été menées chez des souris infectées, confirmant l’efficacité de l’hygromycine A pour éliminer le spirochète. Les auteurs ont aussi constaté que, du fait de sa faible activité contre la plupart des bactéries, son impact sur le microbiome de la souris était limité, contrairement aux antibiotiques conventionnels à large spectre utilisés pour traiter la maladie de Lyme. En outre, l’hygromycine était aussi actif lorsqu’elle était diffusée via un appât. Ce qui pourrait être intéressant dans l’objectif d’éradication de la maladie dans certaines zones géographiques précises. Enfin, les auteurs ont constaté que l'hygromycine A était également très puissante contre Treponema pallidum, le spirochète responsable de la syphilis, qui montre actuellement des signes de résistances aux thérapies actuelles. "L'hygromycine A pourrait être une candidate pour traiter cette maladie sexuellement transmissible", assurent les scientifiques. Concernant B. burgdorferi, ils concluent que "cet antibiotique sélectif tient la promesse de fournir une meilleure thérapeutique pour la maladie de Lyme et de l'éradiquer dans l'environnement". Entre 2015 et 2018, le nombre de cas de maladie de Lyme a augmenté en France, pour atteindre 68 530 cas en 2018, soit 104 cas pour 100 000 habitants. En 2019, le nombre de cas de maladie de Lyme a été estimé à 50 133, soit 76 cas pour 100 000 habitants, en baisse par rapport à 2018. Mais il existe une grande disparité régionale avec plus de 100 cas pour 100 000 habitants dans l'Est et le Centre (Alsace, Lorraine, Limousin notamment) et moins de 50 cas pour 100 000 habitants à l'ouest et au sud méditerranéen (Source Assurance Maladie).
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