Pas de preuve d'efficacité du cannabis contre les troubles mentaux
Alors que l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a récemment créé un comité scientifique temporaire pour mettre en œuvre l'expérimentation du cannabis médical, des chercheurs australiens viennent de mettre en doute son efficacité pour les maladies mentales. Dans une étude, publiée lundi 28 octobre, les chercheurs indiquent que les preuves d'une amélioration de l'état de patients atteints de troubles mentaux sont "limitées" ou "insuffisantes" pour justifier une recommandation du cannabis et de ses dérivés par les autorités sanitaires.
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont épluché 83 études sur l'usage du cannabis et de ses substances actives, le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD), chez des personnes atteintes de six troubles psychiatriques : la dépression, les troubles anxieux, le trouble de déficit de l'attention et hyperactivité, syndrome de la Tourette, syndrome de stress post-traumatique et psychose. Quelques études indiquent que certains patients atteints d'autres problèmes de santé, comme la sclérose en plaques, présentent une "amélioration des symptômes d'anxiété", mais, selon l'article publié dans la revue médicale britannique The Lancet Psychiatry, cela peut simplement être lié à une amélioration de la maladie elle-même. Le cannabis thérapeutique est aujourd'hui autorisé dans une trentaine de pays dans le monde. Et, d'après les chercheurs australiens, les troubles mentaux sont l'une des raisons les plus fréquentes de l'usage du cannabis et de ses dérivés, après les douleurs chroniques non cancéreuses. Interrogée par l'AFP, Louisa Degenhardt, auteure principale de l'étude, souligne que "l'un des aspects les plus frappants" avec cette vague de légalisation des cannabinoïdes pour des usages médicaux, "c'est que dans de nombreux cas cela se passe en dehors des autorités de régulation habituellement chargées de contrôler le développement des médicaments". Pour cette dernière, les risques d'une consommation de cannabis sont, quant à eux, bel et bien connus, ajoutant que des données montrent que "les personnes consommant régulièrement du cannabis ont davantage de risques de développer une dépression ou des symptômes psychotiques". [avec AFP]
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus