Cannabis médical : l'expérimentation se concrétise

18/10/2019 Par Aveline Marques
Médicaments
Après avoir donné son feu vert il y a quelques mois, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a créé un comité scientifique temporaire pour mettre en œuvre l'expérimentation du cannabis médical. Dans le même temps, un amendement au PLFSS, porté par le Dr Olivier Véran, vise à définir un cadre réglementaire et un financement. 

En France, à l'heure actuelle, deux spécialités pharmaceutiques à base de cannabis ont obtenu une AMM, rappelle le député LREM et neurologue Olivier Véran, rapporteur du PLFSS 2020 à l'Assemblée. "L’un, indiqué dans la sclérose en plaque (Sativex), n’a jamais été commercialisé, faute d’accord sur le prix et le second, indiqué dans des épilepsies pharmacorésistantes, et actuellement disponible en autorisation temporaire d’utilisation (ATU) depuis décembre 2018, doit encore obtenir les avis de la commission de transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) et du Comité économique des produits de santé (CEPS)", précise le parlementaire dans l'exposé des motifs d'un amendement visant à passer à la vitesse supérieure. 

En effet, souligne le neurologue, "de nombreuses revues scientifiques internationales attestent des effets bénéfiques de certaines molécules issues de cette plante (CBD et THC), dans de nombreuses pathologies telles que la sclérose en plaques, l’épilepsie, pour certaines douleurs chroniques notamment neuropathiques ou effets indésirables des chimiothérapies ou trithérapies".  

L'ANSM, qui a validé le principe d'une expérimentation en juillet dernier, vient de créer un comité scientifique temporaire (6 mois) pour la mettre en œuvre. Dirigé par le Pr Nicole Authier, psychiatre spécialisé en pharmacologie et addictologie, il est composé de 18 experts en thérapeutique, neurologie, cancérologie, douleur...  

L'amendement du Dr Véran, adopté en commission des affaires sociales de l'Assemblée, encadre par voie législative cette expérimentation pour une durée de deux ans, en précisant notamment "les conditions de prise en charge, le nombre de patients concernés, les modalités d’importation, de production, d’approvisionnement, de prescription et de délivrance par les pharmacies hospitalières et d’officine, ainsi que les conditions d’information, de suivi des patients et de formation des professionnels de santé". Il ouvre la voie au financement de l'expérimentation, qui pourrait concerner 3000 patients. 

[avec AFP] 

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