Menacé de fermeture, un centre de santé parisien repris par "un acteur associatif et non lucratif"
Longtemps menacé de fermeture, le centre de santé coopératif, qui prend en charge 20.000 patients chaque année (Paris, Xe), a été repris par l'association Oppelia, a annoncé le nouveau gestionnaire ce mercredi. Il pourra donc poursuivre son activité et continuer à "garantir un accès aux soins sans discrimination".
Article initialement publié sur Concourspluripro.fr
54.000 consultations annuelles, 6.200 patients médecin traitant, plus de 20.000 personnes en file active, une trentaine de salariés, tous les professionnels de santé en secteur 1 et pratiquant le tiers payant intégral… Le centre de santé Richerand est un acteur central de l'offre sanitaire du 10e arrondissement de Paris. Lourdement endetté, il a été placé en redressement judiciaire le 13 juin dernier, contraint de trouver un repreneur sous deux mois. Au cas contraire, il aurait eu à fermer ses portes… Mais ce mercredi, l'association Oppelia a annoncé que le Tribunal avait tranché : "engagée depuis plus de 40 ans dans l'accompagnement des publics précaires et vulnérables", celle-ci "se voit confier la gestion du centre de santé" qui "continuera à assurer ses missions de santé publique", relate l'AFP.
"Une bonne nouvelle, une très bonne nouvelle, a lancé Jeanne Villeneuve, directrice médicale du centre de santé Richerand, contactée par Concours pluripro. On est très contents de cette reprise par un acteur associatif et non lucratif avec qui on partage les mêmes valeurs, notamment sur la prise en charge des usagers." Partenaire "depuis longtemps" d'Oppelia Charonne, le centre de santé y proposait déjà des soins de médecine générale à des usagers de drogues. "Durant tout l'été, le Conseil d'administration et la Direction générale ont élaboré un projet solide, respectueux de l'histoire du centre de santé Richerand, et fidèle aux valeurs de l'association : garantir un accès aux soins sans discrimination et lutter contre la financiarisation de la santé", assure Oppelia. Et la reprise "s'est appuyée sur une collaboration étroite avec les acteurs institutionnels, notamment l'AP-HP, la mairie et l'ARS, pour définir un modèle innovant en décloisonnant les soins de ville, l'expertise hospitalière et l'accompagnement médicosocial".
Maintien complet du projet de santé, maintien de l'équipe dans son intégralité (soit 34 professionnels salariés dont 9 médecins généralistes et 9 fonctions support)… En interne, "les équipes sont ravies", assure Jeanne Villeneuve. Ravies mais aussi soulagées car au cours de la constitution du dossier de reprise, l'équipe a travaillé avec la mairie d'arrondissement et l'AP-HP pour renforcer le projet de sante et développer l'activité. "Dans un premier temps, l'urgence est de stabiliser l'existant et d'accorder de pérennité à l'équipe, assure la médecin généraliste. Cela fait deux ans qu'on est en difficulté. Aujourd'hui, il faut que l'équipe puisse se poser… et ensuite renforcée parce qu'on a subi quelques pertes alors que la file active n'a pas diminué."
Dès janvier, l'équipe s'attachera à développer encore plus les partenariats notamment avec l'AP-HP, pour des postes partagés et des projets en commun, par exemple. Ou encore, étoffer le travail avec Oppelia sur l'addictologie. "Mais on va y aller tranquillement", sourit Jeanne Villeneuve.
[Avec l'AFP]
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus