Un généraliste menace de déplaquer si le poste de son épouse enseignante est supprimé
C'est une situation qui illustre parfaitement la complexité des installations de médecins dans les territoires reculés. En 2019, un jeune généraliste fraîchement diplômé de la faculté de Limoges prend la décision de revenir sur ses terres d'origine, à Saint-Benoît-du-Sault, dans l'Indre. Il décide de s'y installer dans un cabinet. Pour le plus grand bonheur des 600 habitants du village.
Oui mais voilà, cinq ans après avoir posé sa plaque, le jeune praticien pourrait bien la dévisser sous peu. Le poste de sa compagne, professeure d'espagnol dans le lycée d'une commune voisine, est en effet menacé de suppression. Cette dernière pourrait bien être mutée dans un autre établissement scolaire. Si tel est le cas, "j'ôterai ma plaque pour la suivre", prévient le généraliste, outré.
L’an dernier, le médecin était déjà monté au créneau après une première menace de suppression du poste de sa femme, rapportent nos confrères de La Nouvelle République. Des élus, dont le maire de Saint-Benoît-du-Sault, s'étaient mobilisés "pour qu'il soit maintenu", rappelle-t-il. Si la mutation est actée, "mes 1 500 patients […] devront se débrouiller pour trouver un autre médecin dans un secteur bien sinistré", alerte le trentenaire, qui se tournerait alors vers le remplacement ou le salariat.
"J’ai grandi ici où la population a la chance d’avoir deux généralistes […]. Je pensais que la santé était devenue une priorité, mais je constate que ce n’est pas le cas, cette situation décourage de s’installer", a déploré le généraliste. Le maire, qui porte un projet de maison de santé, a lui aussi fait part de ses craintes à La Nouvelle République, déplorant "le manque de cohérence entre deux politiques. La santé est un vrai sujet d’intérêt général et, dans ce cas présent, ce que fait l’un est défait par l’autre".
Pour l'heure toutefois, aucune décision n'a été prise concernant le poste de l'enseignante.
[avec La Nouvelle république]
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