Blagues graveleuses, lettres… Près de la moitié des médecins ont déjà été harcelés sexuellement par leurs patients
Près de la moitié des médecins, généralistes et autres spécialistes, ont déjà été victimes de harcèlement sexuel par au moins un de leurs patients. C'est ce que révèle une nouvelle étude portant sur les données de sept pays différents, et publiée début septembre dans l'Internal Medecine Journal.
Près de la moitié des médecins dans le monde, généralistes et autres spécialistes, ont déjà subi du harcèlement sexuel de la part d'un patient. Ce chiffre atteint 52,2% chez les femmes et 34,4% chez les hommes. C'est ce que révèle une étude portant sur sept pays différents* - dont la France ne fait pas partie -, publiée dans l'Internal Medecine Journal.
Pour arriver à de tels résultats, l'enquête, dirigée par la chercheuse anglaise Caroline Kamau-Mitchell, s'est basée sur l'analyse de 22 articles de recherche portant sur ce sujet**, rapporte The Guardian. Celle-ci montre que les médecins sont victimes de différents types de harcèlement sexuel de la part de leurs patients, dont des attentions sexuelles non désirées, des blagues à caractère sexuel, des invitations à sortir et l'envoi de messages ou lettres romantiques.
Selon les auteurs de l'étude, ces comportements ont entraîné un sentiment d'insécurité physique chez certains médecins, les poussant parfois à verrouiller la porte de leur cabinet lorsqu'ils étaient seuls, à installer un système de vidéosurveillance, voire à changer d'emploi.
Des disparités selon les pays
Les résultats issus de cette enquête restent, toutefois, disparates entre les pays. En effet, sur les sept pays analysés : "Chez les deux sexes, [et] en comparant différentes régions, le pourcentage de médecins ayant subi du harcèlement sexuel de la part de patients était le plus élevé au Royaume-Uni, suivi du Canada, de l’Australie, des États-Unis, d’Israël, d’Allemagne et, enfin, de la Malaisie."
Si des disparités existent, les résultats devraient tout de même inciter les hôpitaux, cliniques et autres établissements de soins à prendre des mesures concrètes pour protéger les praticiens, espère la Dre Caroline Kamau-Mitchell. Alors que le monde médical français a connu une nouvelle vague du mouvement #MeToo début 2024, "je recommande [à ces] hôpitaux et cliniques de prendre ces résultats au sérieux, en dotant les médecins qui travaillent dans des services isolés, de nuit ou seuls, de moyens de protection tels que la vidéosurveillance et [des] alarmes", a insisté la chercheuse, citée par The Guardian.
*Ces pays sont le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, les Etats-Unis, l'Allemagne, Israël et la Malaisie.
**Au total, les réponses de 19 627 médecins ont été prises en compte.
[avec The Guardian]
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