Faire du 17 mars la journée nationale des soignants hospitaliers : la proposition de Valletoux

  Il y a un an, Emmanuel Macron annonçait la mise sous cloche de la France pour 1 mois et 28 jours, avec pour objectif principal, faire baisser la pression sur les hôpitaux publics submergés par cette première vague de l’épidémie de Covid-19. Un an après, le 17 mars 2021, l’hôpital public n’est toujours pas sorti de cette crise sanitaire qui épuise chaque jour un peu plus les personnels et soignants. Un Conseil de défense s’est tenu ce mercredi pour décider d’éventuelles nouvelles mesures pour faire face à l’épidémie, notamment en Ile-de-France où la situation apparaît de plus en plus difficilement contrôlable. Le Premier ministre et le ministre de la Santé devraient s’exprimer ce jeudi à 18h à ce sujet. Lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi, le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) a appelé à ne pas faire d’un reconfinement immédiat et total, même régionalisé, “un tabou”. “Cette troisième vague ne ressemble en rien aux deux premières”, a assuré Frédéric Valletoux. L’inquiétude des hospitaliers est d’autant plus forte qu’ils se voient un peu seuls au front parce qu’il n’y aura pas les renforts en Ile-de-France, par exemple, qu’on a eu lors de la première.” Selon un sondage* réalisé par Harris Interactive pour la Fédération, 69% des hospitaliers se disent aujourd’hui fatigués. Leur satisfaction à l’égard de leurs conditions de travail reste ainsi très mesurée (47%).

Contrairement au printemps, les élans de solidarité se sont par ailleurs “un peu étiolés”, déplore Frédéric Valletoux. Dans ce contexte, la FHF a décidé de s’associer à l'Institut Covid-19 Ad Memoriam, présidé par l'anthropologue du Conseil scientifique Laëtitia Atlani-Duault et dont le président d’honneur est le Pr Jean-François Delfraissy, “afin de collecter et faire vivre la mémoire des 4.800 établissements de santé publics” qu’elle représente, lors de cette crise d’une ampleur historique dont les moments phares sont retracés dans une timeline. Première mesure découlant de ce partenariat : la création d’une “journée d’hommage et de commémoration aux soignants” le 17 mars de chaque année, dès 2022, pour ne pas oublier ce qu’il s’est passé et ce qui se passe encore dans notre pays depuis le début d’année 2020. “Cela permettra d’incarner ce lien entre les Français et les soignants, explique le président de la FHF. Ce sera aussi une piqûre de rappel plus politique qui pourra nous permettre dans les années qui viennent de faire le point sur les évolutions de ce système de santé.” Cette proposition a été présentée au président de la République qui décidera s'il inscrit ou non cette journée d'hommage dans le calendrier républicain. “Il faut que la Nation puisse prendre soin de ceux qui aujourd’hui prennent soin de nous”, a affirmé Frédéric Valletoux, ajoutant que les Français ont montré, au travers de cette crise, leur intérêt et leur attachement pour le système de santé et leurs soignants. D'après le sondage Harris Interactive, la santé est d’ailleurs considérée comme un enjeu de premier plan en vue de la prochaine campagne présidentielles (94% pour les hospitaliers, 91% pour le grand public).   * Sondage réalisé du 2 au 10 mars 2021 par l’Institut Harris Interactive auprès de 511 personnels de l’hôpital public et un échantillon de 1.029 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.