"La déontologie médicale atteint ses limites ! " : France assos santé dézingue les "facturations abusives" des médecins
"La déontologie médicale atteint donc ses limites et le message est clair : ceux qui pourront se faire soigner sont ceux qui en ont les moyens !", s'insurge France assos santé, dans un communiqué diffusé vendredi 16 juin. Alors que dans plusieurs départements (Maine-et-Loire, Ardennes, Eure-et-Loir...) des généralistes ont commencé à facturer leur consultation à 30 euros pour protester contre le règlement arbitral, la fédération estime que les usagers subissent une "double peine". "Tous les voyants sont au rouge pour les usagers : difficultés à trouver un médecin traitant, plus de 12% de la population aujourd’hui n’en ont pas, et des délais de rendez-vous chez les spécialistes qui s’allongent…se soigner devient un chemin de croix…ou un luxe", pointe le communiqué.
Outre le C à 30 euros, "illégal" pour les généralistes de secteur 1, France assos santé dénonce la multiplication d'autres "pratiques de facturation abusives" : "contournement des dépassements exceptionnels sans motif avéré" ou encore "facturation de frais de dossiers ou de matériel".
Les médecins revalorisés sans "contrepartie", déplore la fédération
Pour la fédération d'usagers, ce "mécontentement" tarifaire des médecins libéraux n'a pas lieu d'être car la valeur de la consultation médicale, forfaits inclus, "a augmenté de 15.8% en 10 ans, soit une évolution bien supérieure à celle des salaires sur le même laps de temps, qui se situe elle autour de 6.5%", pour s'établir à 35.20 euros en moyenne, calcule la fédération. Rappelons toutefois que les 26.50 euros prévus par le règlement arbitral ne sont pas encore entrés en vigueur…
Pourtant pour France assos santé, "malgré l’échec des négociations conventionnelles", les médecins libéraux ne sont vraiment pas à plaindre, puisqu'ils "ont bénéficié de nombreuses revalorisations dans le cadre du règlement arbitral (…) avec une absence totale de contrepartie d’engagement des médecins pour l’accès aux soins", charge le communiqué. Et de tacler : "si l’étendard du libéralisme est brandi pour refuser toute contrainte que l’on voudrait imposer aux médecins libéraux, il a été opportunément mis de côté au moment de réclamer à l’Assurance maladie des aides pour compenser la perte financière liée à leur baisse d’activité pendant la crise Covid"…
"Faire payer aux usagers leurs insatisfactions"
"Aujourd’hui la nouvelle stratégie de certains médecins est donc de faire payer aux usagers leurs insatisfactions, quitte à s’asseoir sur la déontologie, et à ignorer que les premières victimes sont les patients qui ne trouvent plus de médecin sauf à y mettre le prix", considère France assos santé, qui "condamne fermement toutes ces dérives" et réclame des sanctions.
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