Agnès Buzyn "pas favorable à un DES de médecine générale de 4 ans"... pour l'instant
"Avec cette mesure, l’internat de médecine générale de 3 ans se voit privé par les sénateurs d’une de ses années de formation ", s'alarment dans un communiqué commun diffusé ce mardi l'Anemf, l'Isni et l'Inar-IMG. Les syndicats de carabins sont vent debout suite au vote, lundi après-midi au Sénat, d'un amendement transformant la dernière année d'internat de médecine générale, voire d'ophtalmologie et de gynécologie, en année "de pratique en autonomie en ambulatoire", réalisée "en priorité" dans les zones sous-dotées. Pas question pour les étudiants de sacrifier deux semestres de formation "pour répondre aux problématiques d'accès aux soins, engendrées par des erreurs politiques d'il y a 30 ans". "Quels stages seront remplacés" pour mettre en place cette année "en complète autonomie sans aucune supervision et sans la moindre plus-value pédagogique"? interpellent-ils, dénonçant un "dispositif ubuesque" qui brade la formation des médecins. Une fois de plus, les étudiants peuvent compter sur le soutien d'Agnès Buzyn. La ministre s'est déclarée en séance défavorable à cet amendement, qui peut encore être rejeté en commission mixte paritaire.
Cette année d'autonomie pourrait-elle, en revanche, faire l'objet d'une quatrième année ? Non, a répondu la ministre de la Santé, amenée à se prononcer sur un amendement en ce sens. "Je ne suis pas favorable à un DES de médecine générale de 4 ans", a-t-elle déclaré, douchant au passage les espoirs du CNGE. Ni maintenant, ni jamais ? Mardi, la ministre est revenue sur cette question, rappelant que lors de la réforme du 3ème cylce, en 2017, le choix avait été fait de maintenir le DES de médecine générale à trois ans, "même si des discussions se poursuivent". "Un passage à quatre ans devra faire l'objet d'un consensus de tous les acteurs. Le nombre de maîtres de stage disponible devrait également être suffisant", a insisté la ministre de la Santé. "Quoi qu'il en soit, le parcours de formation resterait progressif jusqu'à la validation du DES. Les amendements qui ont été votés [lundi] prévoient une mise en autonomie sans supervision de la troisième année. C'est donc une forme de dégradation de la formation des étudiants qui devraient avoir une autonomie en supervision", a lancé Agnès Buzyn. Justifiant l'adoption de cet article très controversé, les sénateurs ont relevé que l'arrêté du 12 avril 2017 portant sur la calendrier de la mise en oeuvre de la réforme de l'internat prévoyait la mise en place d'une phase de consolidation* au 1er janvier 2020 pour le DES de MG. "La mise en place de l'année de consolidation est de votre responsabilité. Nous avons élaboré les amendements à l'article 2 sur la base de l'arrêté du Gouvernement : ils visent bien la dernière année du DES de médecine", a argumenté la sénatrice Corinne Imbert. "Les dispositions de l'arrêté de 2017 qui entrent en vigueur en 2020 concernent uniquement l'organisation des stages, a précisé la ministre de la Santé. Il n'y a pas de quatrième année de médecine générale prévue en 2020." *Le DES ne MG ne comporte pour l'instant que deux phases : une phase socle et une phase d'approfondissement.
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