Où en est sa carrière ? Élève de l'école normale, Julien Vibert a opté pour un double cursus sciences et médecine. Après trois ans d'internat en oncologie médicale à Paris, il vient de mettre l'hôpital en pause pour trois ans. L'objectif ? Mener à bien une thèse sur l'oncogenèse des sarcomes, au sein de l'équipe du Dr Olivier Delattre à l'institut Curie. De l'hôpital au laboratoire, le contraste est saisissant. "Très concrètement, je passe ma journées à coder, lire des articles, réfléchir sur des modèles informatiques, manipuler des données. C’est vraiment très différent de la clinique !", s'amuse-t-il. "Mais c'était le but." Son travail pourrait contribuer à identifier de nouvelles cibles thérapeutiques dans les sarcomes, en immunothérapie par exemple. "Ce qui m’intéresse particulièrement c’est comment interpréter les données qu’on a : on est dans le big data en médecine, notamment en oncogénomique, et sans les méthodes d’IA, de 'machine learning', etc., on ne peut pas analyser ça de façon correcte", explique ce scientifique dans l'âme, adepte de kung-fu à ses heures. En somme, Julien peaufine son profil de chercheur, conscient qu'une double compétence en médecine et en bio-informatique lui ouvrira bien des portes. "C'est une grosse opportunité : le buzz du big data et de l'IA est récent, et il y a très peu de médecins qui sont aussi formés à la data science, la bio-informatique, l'IA…", explique-t-il avec franchise, tout en espérant que d'autres médecins suivent cette voie. Sa carrière de futur chercheur est en tout cas bien engagée. Major aux ECN, on le vit comment ? "Ça a été la folie pendant quelques semaines, puis après ça s'estompe", confie-t-il, pas plus remué que ça par les "avantages de la notoriété". L'accession à la majorité a été l'occasion pour lui de quelques portraits dans la presse. "Ma mère en a imprimé un ou deux, qui trônent sur une étagère chez nous". D'origine chinoise par sa mère, Julien a même eu les honneurs de Nouvelles d'Europe, le quotidien de la diaspora chinoise basé à Paris. Et bien sûr, "pas mal de sollicitations dans le business ECN". Il a signé un guide de méthodologie et un ouvrage de QCM en oncologie. Plus original, il est également co-auteur d'un Grand dictionnaire français-chinois de la médecine. Et la suppression des ECN ? Pas de larmes sur la suppression programmée des ECN, pour le major des derniers ECN non informatisés, mais quelques interrogations sur la perte d'objectivité liée au caractère local des nouvelles épreuves. "Certains ont peu du retour du mandarinat ou du favoritisme", expose-t-il, sans prendre parti. "Je ne pense pas qu'il y ait de méthode idéale pour classer les 8000 ou 9000 étudiants en médecine, sachant qu'on à peu près tous le même niveau. Donc il y aura toujours une part d'arbitraire."
Où en est sa carrière ? Gauthier Eloy est chef de clinique en chirurgie orthopédique à la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), où il se spécialise en chirurgie du rachis. Interrogé sur ce choix de spécialité – atypique pour un major –, il admet : "ça a un peu parlé, surtout au début, mais si ça peut faire que les autres spécialités nous considèrent aussi comme une spécialité qui réfléchit… La chirurgie ortho ce n’est pas que cassé – pas cassé !" Peu attiré par la recherche fondamentale, il aimerait exercer en clinique à l’issue de son post-internat tout en conservant, "si possible", une partie de son activité à l’hôpital. Pour l’heure, il vient d’avoir une "petite fille de huit mois" et tente de concilier sa vie de famille avec son clinicat. "C’est assez prenant", confirme-t-il… Major aux ECN, on le vit comment ? Son statut de major, Gauthier le prend sans gloriole. "C’est une satisfaction parce qu’on est content du travail accompli mais il ne faut pas oublier que c’est un classement sur le papier : j’ai été meilleur ce jour-là mais ça se joue à rien du tout : une semaine plus tard, j’aurais pu être dans les 100, 200 ou 1000 premiers." En tous les cas, ce n’est pas ce qui "fait un bon chirurgien". "Ça permet d’avoir des stages sympa, surtout au début", résume-t-il, prosaïque. Pour ce Franc-comtois ayant fait ses études à Strasbourg, les ECN ont aussi été l’occasion de "changer de ville sans connaître aucun Parisien ou professeur à Paris". Et la suppression des ECN ? On sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on gagne. Très sceptique quant à l’équité des futurs examens, Gauthier redoute que les nouvelles épreuves de fin de deuxième cycle ne limitent de facto les mobilités des étudiants. "Les ECN sont très critiquables mais au moins elles étaient objectives", estime-t-il. Une fois "passé la rancœur des ECN", il fait le constat que la plupart des internes semblent satisfaits de leur orientation. "En une fois, voire deux, n’importe quel étudiant qui veut réussir les ECN peut être suffisamment bien classé pour au moins choisir sa spécialité, et peut-être sa 2e ou 3e ville préférée", juge-t-il. "Au final, je ne connais pas grand-monde qui soit mécontent." En sera-t-il de même pour le nouvel accès au troisième cycle ?
Juliette Hugo, major 2014, 28 ans, en fin d'internat d'ophtalmologie à La Timone
Où en est sa carrière ? Juliette Hugo touche à la fin de son internat d'ophtalmologie à l'AP-HM. Après une année-recherche sur l'analyse des facteurs vasculaires dans le glaucome à l'institut de neuroscience de La Timone, cette Marseillaise pur jus s'apprête à réaliser un stage inter-CHU à l'hôpital Saint-Joseph (Paris), pour se "former médicalement et chirurgicalement au glaucome de l'adulte". Mais qu'on se rassure : après cette parenthèse parisienne, elle devrait rejoindre sa ville natale à la rentrée 2020 pour occuper un poste d'assistante à l'hôpital Nord. "Il y a un besoin de spécialistes du glaucome à Marseille", explique-t-elle, avec une pointe d’accent phocéen. "C'est un choix stratégique de ma part, mais ça m'a aussi beaucoup plu : la relation médecin-malade est intéressante, et puis l'enjeu médical est réel." Ayant toujours voulu faire de l'ophtalmologie, elle espère pouvoir poursuivre sa carrière à l'hôpital. "Mais si ça ne marche pas, ce n'est pas un drame : je me laisse les portes ouvertes", précise-t-elle. Major aux ECN, on le vit comment ? Sa "majoration" n'était pas vraiment une surprise pour Juliette, déjà en tête de promotion en Paces. "Je l’ai bien vécu, on ne peut pas être malheureuse !", s'écrit-elle, sans y attacher plus d'importance que cela. "C’est un peu triste qu’on ne parle que du major et jamais du deuxième ! J’ai une copine qui s’appelle aussi Juliette et qui a fini quatrième : pour moi on est pareilles." Sollicitée pour venir à Paris, elle se félicite de n'avoir pas cédé aux sirènes de la capitale. "J’ai bien fait, je suis très heureuse ici", affirme-t-elle d'un ton qui ne laisse aucun doute. Comme beaucoup, elle évoque une "grosse sollicitation, et même du harcèlement, par email et par téléphone" de la part des "boites à concours de l'internat", dans les semaines ayant suivi les résultats. Plutôt disposée à profiter de ses vacances, elle a tout refusé en bloc. Là encore, sans regret. Et pendant l’internat ? Quelques jalousies, peut-être. "Les gens ont un peu des préjugés : ils s’imaginent que quand on est major on n’a que le boulot dans sa vie, qu’on est anormal ou extraterrestre, qu’on ne peut pas avoir des amis, sortir, faire des sport…" Mais dans l'ensemble, "c’est pas un truc qui nous suit vraiment à l’hôpital : on n’a pas de privilège". Seule exception : le regard plein d’étoiles des externes. "On est un peu leur idole, ils veulent tous avoir tes fiches, tes astuces", sourit-elle. "C'est normal, je les comprends !" Et la suppression des ECN ? Voilà une réforme qui ne passe pas. "Je me fiche de la disparition des majors, mais supprimer un concours national anonyme serait une grosse erreur : ça permet de donner à chacun les mêmes chances, quels que soit sa ville ou son milieu d'origine", estime la Marseillaise, qui ne compte pas de médecin dans sa famille. "C’est horrible pour tout le monde, hein, moi je l’ai très mal vécu. Mais on a l’occasion de faire ses preuves au même titre que n’importe qui : à Limoges, Marseille ou Paris 5. C’est la meilleure des justices !" Pour elle, la réforme tient du miroir aux alouettes. "C'est illusoire d'évaluer le côté humain de quelqu'un : on ne peut pas, ni à l'écrit, ni à l'oral."
Où en est sa carrière ? Clémence Lepelletier est chef de clinique dans le prestigieux service de dermatologie de Saint-Louis (AP-HP). Elle a profité de son internat pour réaliser un M2 en immunologie, elle qui s'intéresse beaucoup aux dermatoses inflammatoires. "Je n'ai pas souhaité faire de carrière universitaire, j'ai des ambitions beaucoup plus simples : être un bon médecin pour mes patients et avoir une vie personnelle épanouie", explique-t-elle d'une voix de petite souris. "J’ai eu la chance de rencontrer des médecins très bienveillants dans mon service actuel, qui m’ont toujours demandé ce que je souhaitais, plutôt que d’essayer de me pousser", poursuit-elle. "C’est une chance parce qu’on peut se laisser vite embarquer." Si les discussions sont "encore en cours", elle aimerait s'orienter vers un exercice mixte à la rentrée 2020, afin de continuer à exercer dans son service en même temps qu'une activité libérale à Paris. "Pas mal de variables entrent en jeu : les postes hospitaliers sont de plus en plus rares et précaires", indique-t-elle, d'autant qu'une réforme du statut de PH est en cours. Quant à sa vie personnelle, elle "va très bien", esquive-t-elle avec un rire d'excuse. Major aux ECN, on le vit comment ? Pour Juliette, le souvenir des résultats aux ECN est déjà presque lointain. "J’avoue que maintenant ça me paraît un peu irréel : quand la présidente du CNG m’avait appelé, c’était le jour de mon anniversaire. Je pensais que c’était une blague et je lui avais répondu un peu sèchement que c’était pas drôle", s'amuse-t-elle. "Mais ce n'est pas non plus le prix Nobel de médecine ou de la paix !", tempère-t-elle immédiatement. "Les sollicitations sont plutôt agréables : donner des conférences à l’internat, faire les bouquins de révisions aux ECN, ce que j’ai fait avec plaisir." Et une fois à l'hôpital ? "Mes co-internes, chefs et externes sont restés relativement discrets : ah si, les externes ont des yeux comme des soucoupes et me regardaient avec dévotion", confie-t-elle dans un éclat de rire. "Je me suis quand même mis une pression mais heureusement j’ai vite trouvé un recul avec mes mentors", confie cette fille de médecin, en référence à ses collègues de Saint-Louis. "J'ai un cousin qui a fait médecine après moi et j'ose espérer que je ne lui ai pas mis trop de pression !" Et la suppression des ECN ? Quid de la disparition programmée des ECN, au profit d'examens régionaux et plus proches de la clinique ? "En théorie je trouve ça très bien", indique Clémence. Peu attachée à l'examen actuel, elle estime qu'il "ne reflète en rien les capacités cliniques" et "favorise le bachotage au détriment, peut-être, de la présence en stage des externes". "Je ne veux pas cracher dans la soupe mais classer des étudiants sur des quart de points…"
Où en est sa carrière ? Grégory Kuchcinski, désormais praticien hospitalo-universitaire au CHU de Lille, s'est spécialisé en neuroradiologie. Il a commencé une thèse en 2017, sur la quantification de la charge en fer par IRM dans la maladie d'Alzheimer. "La recherche s'est beaucoup centrée sur les pathologie amyloïde et tau, qui marchent bien chez la souris mais pas chez l'homme", explique ce passionné de neurosciences. D'où un regain d'intérêt pour la piste étiologique d'un dysfonctionnement du métabolisme du fer, qu'il va essayer de caractériser grâce à de nouvelles séquences d'IRM. Une quête qui devrait le conduire en Australie, afin de profiter de l'IRM 7 tesla du Melbourne Brain Center et "parfaire son anglais" au passage. "Je suis assez heureux", nous livre-t-il, par euphémisme. "Je suis un privilégié, ça se passe très bien, j'ai du temps pour faire de la recherche je m’entends très bien avec mon chef de service actuel, à qui je devrais succéder dans quelques années si tout va bien." La carrière de ce Lillois de souche est donc solidement engagée. Quant à sa vie personnelle, il la dit "épanouie". "J’ai un petit garçon de deux ans : il a l’âge de ma thèse mais ça a bouleversé ma vie davantage que ma carrière universitaire ou même les ECN !", plaisante cet ancien judoka, qui parvient encore à trouver un peu de temps pour la course à pied (trail). Major aux ECN, on le vit comment ? Et son statut de major, comment l'a-t-il vécu ? "Avec de l’émotion", indique Grégory Kuchcinski sans fausse pudeur, tout en précisant qu'il "n'y a pas de quoi prendre la grosse tête". "J’ai vécu ça comme la reconnaissance de toute cette partie de ma vie où j’ai beaucoup travaillé, ça m’a apporté une certaine forme de sérénité." S'il tempère la notoriété du statut – "on ne vous arrête pas dans la rue pour un autographe" –, il confie avoir reçu des messages Facebook d'étudiants de partout en France pendant un ou deux ans. "Un étudiant en médecine m’a reconnu dans le métro parisien, ça c'était assez incroyable !", se souvient-il. Là encore, les maisons d'édition pour la préparation aux concours demeurent un souvenir mitigé. "J’en ai fait un petit peu sans me laisser trop envahir, parce que je sentais que l’idée c’était plus de m’utiliser comme une poule aux œufs d’or que de s'épanouir", précise-t-il. "On est des spécialistes de la préparation aux concours, mais à part ça on n’avait aucune légitimité et ils n'avaient aucun scrupule à nous faire écrire des trucs pour les vendre, après une vague relecture d'universitaire…" À l'hôpital en tout cas, il estime qu'on l'a "plutôt laissé tranquille", au-delà des félicitations d'usage. "Mon chef de service savait que j'étais intéressé par la neuroradiologie mais il m'a laissé venir tranquillement, ce qui était plutôt pas mal." Lui-même se souvient avoir voulu faire "une pause de compétition" après l'externat. "J'en ai profité pour souffler et m'intégrer", confie-t-il, louant "l'ambiance bon enfant" de l'internat de Lille… "Encore récemment, un interne m'a dit que j’étais son modèle pendant tout l’externat", confie-t-il, s'avouant "touché". Et pour cause : l'interne en question a fini 10e aux ECN. Et la suppression des ECN ? La disparition des ECN à l'horizon 2022 induit un sentiment mitigé chez Grégory. "Peu importe le format de l’épreuve, l’important c’est qu’elle favorise le mérite des étudiants", indique-t-il. "J’ai entendu dire que ce nouveau format d’épreuve pourrait favoriser les relations locales plutôt que le mérite, c’est ce qui avait lieu avant, quand le patron choisissait ses poulains. Il faut à tout prix faire éviter ça", juge ce fils d'infirmière, sans autre attache familiale avec la médecine. "Après, les ECN favorisent des bêtes de concours et pas forcément les compétences humaines, donc c’est très bien de changer, si ça reste équitable et basé sur le mérité." Et charge à Lille d'éviter les départs vers le soleil…
Où en est sa carrière ? Camille Soullier est praticien hospitalier en cardiologie à l’hôpital Carémeau (CHU de Nîmes), après avoir fait son internat et son clinicat au CHU de Montpellier-Nîmes. "Moi j’aime la clinique", explique-t-elle. "Là je fais 90 % de clinique et 10 % d’enseignement, ça me va bien." Spécialisée en imagerie cardiaque non invasive (échographie cardiaque, principalement), elle revendique de n’avoir pas opté pour une carrière hospitalo-universitaire. "J’aime mon métier, j'ai une activité équilibrée et j’ai des horaires quand même corrects", se réjouit-elle. Sans regret non plus : le fait d’être restée à Nîmes, où réside sa famille, après avoir un temps caressé l’idée de passer son internat à Toulouse ou Marseille. "On doit être un des plus petits CHU de France mais on a les avantages d'un structure à taille humaine : entre médecins, on se parle tous et on s’apprécie tous, ce qui n’est pas le cas partout ! Donc c'est très agréable de bosser où je suis." Major aux ECN, on le vit comment ? "J’ai eu beaucoup de mal à afficher la page sur internet et quand j’ai vu ‘rang 1’ j’ai cru que c’était un bug. Et après j’ai vu que j’avais 50 messages…", se souvient la major 2005. Reste qu’elle a récolté ses lauriers au temps de la deuxième édition des ECN (venus remplacer les concours de l’internat un an plus tôt), quand le classement ne soulevait pas encore les foules. "Je n’ai pas vécu d’engouement particulier. Ma famille était très fière", indique cette fille de profs. À la différence des autres majors, elle a donc échappé aux sollicitations pressantes des maisons d’édition. "Il paraît que la fac a eu une prime ou une médaille. En tout cas ils ne m’ont pas appelée !", remarque-t-elle, mi-figue mi-raisin. La presse a tout de même sauvé l’honneur, puisque Le Midi libre a fait le déplacement. "L’article trône dans le salon de mes grands-parents", s’amuse Camille. Au-delà du regard des co-internes, la casquette de "major" n’a pas changé grand-chose à son internat, estime-t-elle. "Quand je suis passée à Montpellier, presque le dernier jour de mon dernier stage d’internat, mon chef de service m’a demandé : ‘Ah ben Camille t’étais major ??’", raconte-elle en riant. Seule interne en cardiologie de sa promotion à Montpellier-Nîmes, elle suppose qu’elle aurait décroché son clinicat dans tous les cas. De nos jours, elle n'est "pas sûre que la légende ait perduré", glisse-t-elle, un rien de nostalgie dans la voix. "On me le ressort encore, mais rarement." À l’occasion, lorsqu’elle établit "un diagnostic un peu fin dans un dossier un peu compliqué". Et la suppression des ECN ? Peu au fait de la réforme universitaire en cours, la cardiologue nîmoise n’est pas très enthousiaste à l’idée d’un retour à des épreuves organisées à l’échelle régionale. "Concrètement, ça risque d’être difficile d’organiser et d’harmoniser fac par fac", redoute-t-elle. Elle n’a aucun regret, en revanche, sur la disparition des épreuves nationales et, partant, du statut de major. "Vous savez je n’ai pas pleuré quand j’ai appris que je l’étais", précise Camille, nous laissant compléter sa pensée. Ce n’est pas pour verser des larmes maintenant…
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