Charles-Meyer Arnaud, major aux ECNi 2019, nous livre ses confidences

27/06/2019 Par Yvan Pandelé
Interview exclusive
La capitale des Gaules est à l'honneur cette année. Charles-Meyer Arnaud, étudiant à la faculté Lyon-Est, s'est classé premier aux ECNi sur 8728 carabins. Après avoir fêté dignement sa première place, le major 2019 a accepté bien volontiers de répondre aux questions d'Egora et de nous livrer ses préférences pour le choix de l'internat. Entretien.

    Egora.fr : Félicitations, pour commencer ! Vous vous attendiez à ce résultat ? Charles-Meyer Arnaud : Non ! C’est impossible de s’attendre à ça. Je ne vais pas vous mentir : j'ai eu de super classements depuis le début de l'externat, j'ai été premier au concours blanc, mais je me disais que c'était trop gros : ce n'est jamais joué, et vraiment je ne m'y attendais pas du tout. En plus le concours de cette année était extrêmement difficile. Donc grosse surprise.   Comment se sont passées vos révisions ? Je bosse régulièrement et beaucoup depuis la 4e année. Avec des moments de pauses : l’été des 4e et 5e années, j’ai pris de très grosses vacances où je me suis bien reposé, j’ai bien profité. Des festivals dans le sud de la France avec des amis, des choses comme ça. En fait, dans ma promotion, on a tous bien réussi, ce qui nous poussait vraiment à travailler et apprendre des choses. Cette ambiance d’émulation collective explique aussi en parti pourquoi j'ai bien réussi. En 6e année, je n'ai pas changé de méthode et j'ai continué sur ma lancée.   Plutôt course de fond que sprint, donc ? Il y eu un petit sprint deux mois avant le concours, quand on se dit que c'est le moment ou jamais, mais sinon c'était plus de la course de fond oui !

Vous vous organisiez comment : planning, sous-colle, prépa…? Je travaille au centre Laennec à Lyon, ce n’est pas une boite à colle mais plutôt une bibliothèque pour les étudiants de médecine où on étudie depuis la première année, dans un cadre de travail vraiment cool. J’ai beaucoup échangé avec les gens de la promo et de mon double cursus, mais dans l'ensemble, je bossais quand même tout seul. J’avais des plannings très grossiers, sur des semaines plutôt que sur des jours. Par exemple, le centre ferme le samedi à 19h et le dimanche, donc là je m’arrêtais. Dans l'ensemble, je travaillais entre 10 et 12 heures par jour, et 8 heures le samedi. Je pense que j'étais dans une bonne moyenne mais pas exceptionnelle.   Vous nous en dites plus sur votre double cursus ? J’ai passé le concours de l’école de l’Inserm Liliane Bettencourt en 2e année, qui ouvre la possibilité de faire un M2 de sciences. C'est ce que j'ai fait entre ma 3e et ma 4e année : un master 2 d'immunologie à Paris, avec six mois de cours à l'UPMC et six mois de stage au centre de recherche en cancérologie de Lyon. Humainement et intellectuellement, c'était super bien : l'immunologie c'est très intéressant et porteur, surtout en ce moment. Ça m'a donné un bagage de survie ultra utile pour la médecine.   Vous êtes un Lyonnais pur jus ? Oui, j'ai fait toute ma scolarité à Lyon, depuis le lycée du Parc jusqu'à Lyon-Est. J'ai été très soutenu, moralement comme au plan logistique, par mes parents et mes frères et sœurs. Ma mère est pédiatre et mon père possède un magasin. Je veux vraiment les remercier, avec ma copine, parce qu'ils m'ont beaucoup soutenu depuis trois ans. Mes amis de promotion et du double cursus aussi : on dit que la D4 est une année de concours mais on n’avait pas du tout cette ambiance délétère. C'était vraiment agréable.   Quels sont vos loisirs ? J'ai fait beaucoup de sport : du fitness, de la musculation, de l'haltérophilie, ce genre de choses. J'ai fait une pause en D4, parce que ça devenait difficile d'avoir la motivation et l'énergie pour y aller régulièrement. J'aime bien aussi lire de l'histoire, surtout sur les périodes du 19e et 20e siècle.

On nous murmure à l'oreillette que vous seriez du genre fêtard. Fêtard oui mais sans excès et en restant assez calme en D4 !!   Venons-en à la question que tout le monde se pose : quel sera votre choix à l'internat ? Je vais encore beaucoup réfléchir mais il y a des spécialités que j'ai vues en stage et qui m'ont beaucoup plu. L’ophtalmologie, qui était mon dernier stage d’externat. Sinon la cardiologie m’a toujours intéressé, et la radiologie, pour le côté interventionnel que je trouve incroyable. Le plus probable serait que je reste à Lyon, et si je dois partir ce serait Marseille. Ce n'est pas quelque chose qu'on choisit complétement mais dans l'idée j'aimerais bien faire une carrière hospitalo-universitaire. C'est un peu ce que je construis depuis la 2e année.   Un avis sur la suppression programmée des ECN ? Ça m'intrigue un peu. Le concours, c'est un peu impitoyable : c'est dur d'associer un numéro à chacun d'entre nous… En même temps, c'est équitable. Donc j'espère que le nouveau système permettra de maintenir une justice et une équité. Après si ça peut rendre l'externat moins dur psychologiquement, ça ne peut être que positif.

Quel est le programme pour vous maintenant ? Je vais partir en Grèce avec ma copine dès samedi et je vais réfléchir à mon choix, qui reste une question très importante. Ensuite : partir en vacances avec des amis, et il faudrait peut-être que je passe le permis... Ah oui, et j’ai aussi un stage en médecine générale de prévu !   Un conseil aux futurs D4 ? Rester calme. Ne pas perdre son sang-froid : la route est longue et on peut vraiment partir dans tous les sens. C'est un peu facile à dire : parfois ça marche moins bien et on a envie de tout balancer. Mais le mieux c'est la stabilité.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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