Alors que la cinquième vague de Covid touche la France de manière “fulgurante”, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a décidé d’interroger ses adhérents sur l’intérêt de permettre aux pharmaciens de vacciner à domicile ou en Ehpad les patients fragiles “lorsqu’aucune solution alternative n’existe”. Un sondage a ainsi été publié sur son site en ce sens, dans lequel les pharmaciens sont interrogés sur le nombre de patients ayant demandé s’il était possible de recevoir l’injection chez eux, et s’ils ont réussi à confier cette demande à un professionnel de santé autorisé à vacciner à domicile. La dernière question interroge les participants sur le point suivant : “L’avez-vous vacciné à domicile ?”
Interrogé par nos confrères du Quotidien du pharmacien, Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, assure que “dans les textes, rien n'est écrit, ni que l'on peut le faire, ni que cela nous est interdit. Donc, dans le doute, on ne vaccine pas à domicile.”
De son côté, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) a réagi en rappelant que “le maillage territorial opéré par les infirmières libérales permet le maintien à domicile de patients âgés et fragiles, évite l’engorgement de services d’urgences dans la stratégie du ‘tester, alerter, protéger’ mise en place par les autorités sanitaires”. “La Fédération nationale des infirmiers s’interroge sur les motivations profondes de l’USPO à projeter des pharmaciens à domicile”, écrit-elle encore.
Car interroge la FNI, “qui restera derrière le comptoir de l’officine quand le pharmacien sera sur la route ?” La fédération suggère, dans un communiqué, que “sous couvert de santé publique”, l’USPO veuille “mettre un pied dans la porte du domicile des patients”. “La réalité est que sous couvert de cette crise, l’USPO voit une opportunité pour faire avancer sa vision singulière de la pharmacie clinique.”
La FNI estime donc que cette demande est de nature à créer des distorsions qui "fragilisent l’intégralité de la médecine de ville”.
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