En première ligne pendant le Covid, un infirmier malien n'obtient pas sa naturalisation parce qu'il travaille trop
En poste dans deux hôpitaux d'Ile-de-France, un infirmier malien, installé sur le territoire français depuis 20 ans, s'est vu refuser sa naturalisation au motif que le cumul de deux postes lui fait dépasser le plafond légal du nombre d'heures mensuelles de travail. Un infirmier malien en première ligne face au Covid-19 dans deux établissements hospitaliers d’Ile-de-France, s’est vu refuser sa demande de naturalisation française au motif… qu’il travaille trop ! Cet infirmier a en effet vu sa requête ajournée parce qu’il cumule deux emplois d’infirmiers, l'un à temps plein et l'autre à temps partiel, et donc qu'il dépasse le temps de travail maximum légal de 151 heures mensuelles, indique Europe 1. Le soignant a reçu un courrier, quelques jours après Noël, deux ans après l'envoi de sa demande. "Franchement, j’ai été un peu choqué. Pendant toute la période Covid, j’ai été en première ligne, parce qu’il y avait beaucoup de personnes en arrêt. À un moment donné, je suis tombé malade, donc c’était très dur", raconte-t-il à Europe 1. "J’ai du mal à comprendre. Je suis en France depuis presque 20 ans. Je suis arrivé comme étudiant, j’ai fait toutes mes études ici. Je n’ai jamais eu de problème avec l’administration, je n’ai jamais eu de problème avec la police ou qui que ce soit. Je suis très intégré, on peut le dire", poursuit l'infirmier.
Cette naturalisation lui aurait permis d'être dans la fonction publique et de bénéficier d’une formation d’infirmier anesthésiste. En septembre dernier, la ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, avait pourtant demandé aux préfets "d’accélérer et de faciliter" la démarche pour les ressortissants étrangers "en première ligne" face au Covid. L'infirmier compte rapidement déposer un recours auprès du ministère de l’Intérieur, joint par Europe 1 et qui affirme étudier encore son dossier. [Avec Europe1.fr]
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