Vaccination : les pharmaciens "piquent" le boulot des infirmières libérales, dénonce un syndicat
Alors que les pharmaciens seront autorisés à vacciner contre la grippe partout en France à compter de l'hiver prochain, le syndicat Convergence infirmière dresse un constat amer de l'expérimentation menée : dans les deux régions tests, l'activité vaccinale des infirmières libérales a chuté de 6% lors de la saison 2017-2018. C'est ce que Convergence infirmière appelle le "double effet Kiss cool". Dans un communiqué diffusé vendredi, le syndicat d'infirmières libérales dénonce les effets pervers de la vaccination antigrippale en officine, sur la base du rapport d'évaluation de la DGS remis au Parlement concernant l'expérimentation menée lors de la saison 2017-2018 dans deux régions tests (Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle Aquitaine). Dans les territoires concernés, la couverture vaccinale n'aurait augmenté que de 0.1% sur la période. Un bien maigre résultat en regard du coût de la mesure : 993 000 euros pour rémunérer les vaccinations effectuées sur des patients détenteurs d'un bon de prise en charge de l'Assurance maladie (6.30 euros par acte, contre 4.50 euros pour les patients avec prescription) et 457 000 euros de rémunération forfaitaire. Les pharmaciens bénéficient en effet d'un forfait supplémentaire de 100 euros s'ils effectuent au minimum 5 vaccins, "un forfait largement supérieur à celui des infirmières", s'étrangle le syndicat infirmier. En parallèle, Convergence infirmière déplore "une perte d'attractivité pour la profession d'infirmière libérale" : dans les deux régions, le nombre de vaccins réalisés par les infirmières a chuté de 6%. Si seulement 160 000 vaccinations ont été réalisées en officine en 2017-2018, les chiffres de la dernière saison sont bien meilleurs : d'après l'Ordre national des pharmaciens, les officines participantes des 4 régions expérimentatrices (Hauts-de-France et Occitanie en supplément) n'ont pas moins de 743 512 vaccinations à leur actif.
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