Médecin généraliste parisien, le Dr Alain Choux est à l'origine d'une plainte ordinale à l'encontre du Dr Jérôme Cahuzac, qu'il n'estime plus apte à exercer la médecine du fait, notamment, de sa condamnation à deux ans de prison ferme. Contestant le portrait qu'Egora.fr a fait de lui, et Le Journal du dimanche avant cela, dans un article du 17 décembre dernier, le Dr Choux nous a adressé un droit de réponse.
"Le 16 décembre 2018, la presse a largement relayé et commenté la plainte que j'ai déposée à l'encontre du Docteur Jérôme Cahuzac, dans un article signé par le directeur de la rédaction Hervé Gattégno [du Journal du dimanche, NDLR], "L'Ordre se déchire à propos de l'ancien ministre".
Je suis pour beaucoup, et ce journal en particulier, "un certain Alain Choux, lui-même médecin et spécialiste, revendiquant des coups médiatiques". Je ne serais, finalement, qu'un petit procédurier hargneux en mal de projecteurs. Je crois que c'est bien mal connaître l'homme et le médecin que je suis, certes pénible, certes agité, certes empêcheur de tourner en rond. Néanmoins regardez au-delà des mots, les miens ou ceux que d'autres voudront bien employer à mon égard. Regardez au-delà de mes allures de 'Robin des bois' moderne (cf Courrier de l'Ouest). J'ai combattu dans des cas bien précis et pour des causes auxquelles je croyais profondément. Je me suis manifesté dans les suites de l'affaire Perruche. Souvenez-vous de l'importance de cette question : la responsabilité des médecins, condamnés plus de 20 ans après les faits ; il y avait plus de 250 procédures en cours, dans le privé, cela a quand même obligé le pouvoir politique à faire une loi dite "droit des malades" le 4 mars 2002 dont les géniteurs n'étaient que messieurs : B. Kouchner, JF. Mattéi, et B. Abou. La-dite loi qui formulait dans son article 1 "nul ne peut se prévaloir d'un préjudice du seul fait de sa naissance". Je me suis levé afin de dénoncer les errements de l'Urssaf dans la gestion des comptes des libéraux et l'abus des pouvoirs qui lui sont conférés. Ce procès a abouti à la condamnation définitive de l'organisme et une jurisprudence qui porte mon nom. Je me suis battu pour... l'abrogation de l'article 57 de la loi de finances 2000 qui permettait à l'administration fiscale d'accéder à l'identité des personnes qui consultaient d'une part les professionnels de santé astreints au secret médical ; d'autre part les professionnels du droit comme les avocats, auxiliaires de justice, les banquiers et autres professions soumises au secret professionnel. Ce projet de loi liberticide (D. Migaud) a été abrogé le 17 décembre 1999. Oui, je me suis insurgé contre le livre de messieurs B. Debré et Ph. Even qui ont publié "Le Guide des 4000 médicaments inutiles et dangereux" qui a abouti à la sanction de mes confrères pour manque de confraternité (1 an d'interdiction d'exercice dont six mois ferme).
Oui, j'ai été outré par l'attitude du Dr Cahuzac qui ne satisfait pas aux conditions d'exercice : d'une part une condamnation à deux ans de prison ferme; d'autre part l'absence de formation indispensable pour exercer la médecine générale, ni celle pour exercer la médecine équatoriale en Guyane. Peut-on réaliser des actes médicaux sans n'avoir pratiqué ni suivi de formation pendant vingt ans (ce qui est pourtant obligatoire) ? N'est-ce pas dangereux pour les patients de snober cette obligation ? Voilà la question qu'il convenait de poser.
Hervé Gattégno tend à présenter Jérôme Cahuzac sous un profil très ou trop positif. De là à parler de propos diffamatoires, il n'y a qu'un pas… La liste est loin d'être exhaustive. Où voyez-vous des débats "de procédurier"? Des "coups médiatiques"? N'est-ce pas la presse qui a jugé les sujets dignes d'intérêts ? Je suis un citoyen et un professionnel de santé concerné par la chose publique. Je ne crois pas avoir à rougir d'avoir posé l'une ou l'autre de ces questions qui ont été mises au jour par les médias. Quelles que soient les réponses que chacun y apporte, je pense qu'elles méritaient d'être débattues. Elles nous intéressent tous."
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