Le Pr Raoult dépose une série de plaintes au pénal pour laver "son honneur"
"Le temps est venu que la vérité soit établie juridiquement. J’ai reçu pour instruction de porter plainte systématiquement dès lors qu’on porte atteinte à son honneur", a expliqué Me Massimo Bianchi, avocat du Pr Didier Raoult, ce mercredi, lors d’une conférence de presse organisée par le célèbre infectiologue marseillais. Le directeur de l’IHU Méditerranée Infection a tenu à se défendre après avoir fait l’objet de multiples accusations depuis le début de la crise sanitaire. Soulignant que ses vidéos, publiées sur sa chaîne Youtube, ont rencontré un succès certain (près de 120 millions de vues), le scientifique s’est dit surpris par "la violence et le harcèlement" dont il estime avoir été victime ces derniers mois. Celui-ci a été tantôt accusé de charlatanisme, tantôt d’atteinte au code de déontologie, ou encore de non-confraternité par ses pairs. Ces derniers lui ont reproché ses nombreuses apparitions médiatiques, mais également d’avoir fait la promotion de l’hydroxychloroquine, "sans données scientifiques établies". Le Pr Didier Raoult a ainsi souhaité "clarifier" ses affaires en justice, dénonçant de nombreux mensonges.
Le conseil département de l’Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône et le Cnom avaient ainsi déposé deux plaintes contre le Pr Raoult. Celui-ci s’est vu infligé un blâme le 3 décembre par la chambre disciplinaire régionale d'Aquitaine. Cette sanction condamne davantage sa communication que sa pratique. Et l'accusation de charlatanisme a d’ailleurs été rejetée. Le Pr Raoult et le Cnom ont fait appel de cette décision. "On m’a reproché mon manque de courtoisie envers des confrères, et c’est bien possible […] Mais jamais on ne m’a reproché d’être un mauvais médecin ou d’avoir prescrit de l’hydroxychloroquine", a-t-il tenu à rappeler ce mercredi devant la presse. Souhaitant redorer son image, l’infectiologue a ajouté que l’enquête pour des essais sauvages de traitement contre la tuberculose n’avait mené à rien. A ce sujet, le scientifique a toutefois porté plainte contre Mediapart qui a révélé l’affaire, ainsi que contre le directeur de l’AP-HM, François Crémieux, et des personnalités "internes à l’AP-HM", qui auraient accédé "frauduleusement" à son dossier médical, ainsi qu’à celui de son épouse et de certains de ses patients, rappelle 20 minutes. Première d’une longue série d’audiences : la Pr Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP), devrait comparaître devant le tribunal correctionnel de Marseille pour diffamation pour des propos qu’elle avait tenus à la radio. Elle affirmait alors que "des poursuites judiciaires avaient été engagées contre le professeur Raoult pour faux témoignage devant l’Assemblée nationale", a rappelé Me Brice Gazzini, l’autre avocat du Pr Raoult. Le Pr Jean-Paul Sthal, du CHU de Grenoble, comparaîtra également pour dénonciation calomnieuse en avril 2023, a poursuivi l’avocat. Une autre plainte a été déposée contre la microbiologiste néerlandaise Elisabeth Bik et contre Boris Barbour, patron de la plateforme Pubpeer, qui permet aux utilisateurs de noter les articles scientifiques. "Une plainte emblématique à partir de laquelle une harcélosphère s’est développée", a soutenu Brice Grazzini. Enfin, le directeur de l’IHU Méditerranée Infection, qui doit quitter ses fonctions en septembre, a fait savoir qu’il souhaiterait poursuivre ses travaux – notamment la publication de deux livres – et conserver ainsi un bureau au sein de l’établissement. Il a par ailleurs assuré ne pas vouloir interférer dans le choix de son remplaçant, ne voulant pas être tenu "responsable d’un éventuel futur échec". Affaire à suivre. [avec 20 minutes]
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus