"La qualité des soins est aujourd'hui menacée" : le cri d'alarme des hôpitaux
"L'hôpital ne peut pas être à la fois le pilier du système de santé et l'unique variable d'ajustement économique", regrette la Fédération hospitalière de France (FHF) dans un communiqué annonçant un déficit historique de 1,5 milliard d'euros en 2017.
"La ligne rouge est dépassée", affirme dans un communiqué le président de la FHF, Frédéric Valletoux, appelant le gouvernement à "des réformes structurelles et financières désormais vitales". Selon lui, "c'est la qualité des soins qui est aujourd'hui menacée". S'appuyant sur "les premières estimations remontées aux Agences régionales de santé (ARS) par les établissements", la FHF évalue le déficit des hôpitaux pour 2017 à "1,5 milliard, soit 2% des budgets hospitaliers, un niveau dramatique et totalement inédit". La FHF explique "cette dégradation" par "l'impact des plans annuels d'économies", mais aussi "par une activité tout au long de l'année moins dynamique que celle prévue lors de la construction des tarifs d'hospitalisation il y a un an". Frédéric Valletoux reproche aussi au gouvernement de vouloir "faire payer aux hôpitaux le dynamisme des dépenses" de la médecine de ville. Il pointe notamment le coût "sous-estimé" de la nouvelle convention médicale passée avec les médecins libéraux. Il réclame le dégel de nouveaux crédits mis en réserve et qui "reviennent aux hôpitaux", selon lui. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a d'ores et déjà annoncé le dégel de 150 millions sur les quelque 350 millions réclamés par les établissements hospitaliers publics et privés. Dans un communiqué, la CSMF a dénoncé le "coup de com'" du président de la FHF, qui critique la sous-estimation du coût de la dernière convention médicale. "Quel est le rapport entre la situation finncière des hôpitaux publics et la convention médicale puisque leurs objectifs de dépense et leurs budgets sont séparés ? Sur quelle argumentation sérieuse s'appuie l'affirmation gratuite de Monsieur Valletoux d'un coût "sous-estimé" la dernière convention médicale ?". Le président de la CSMF rappelle que la part des dépenses hospitalières (41 %) est supérieure à la moyenne de l'UE-15 (38 %), alors qu'on demande à la ville de participer au virage ambulatoire. Et souligne que face à ce constat, "Oui, Monsieur valletoux, l'hôpital a besoins de se restructurer". [Avec AFP]
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