Sur la question des lits, Olivier Véran a réfuté une nouvelle fois le chiffre avancé en octobre 2021 de 20% de lits fermés dans les établissements de santé, faute de soignants en nombre suffisant, relate Public Sénat. Alors que son ministère a déjà rendu les conclusions d’une enquête à ce sujet en décembre, Olivier Véran a répété que le recul des lits n’était “certainement pas à ce niveau”. Il a de nouveau mis en avant le chiffre de -2% par rapport à 2019.
Sur le corollaire : le manque de soignants, le ministre a pointé que, hors absences liées au Covid-19, l’absentéisme avait “légèrement” augmenté en 2021, par rapport à 2019, “de l’ordre d’un point” (5% chez les médecins, 10% pour les infirmiers, 15% chez les aides-soignants). Il a aussi réfuté que les lits aient été “intentionnellement laissés fermés par la volonté des pouvoirs publics de faire des économies”, relaie le média.
Examen des solutions
Quant aux solutions, le ministre a d’abord mis en avant les revalorisations salariales et les investissements permis par le Ségur de la santé. “Nous avons pu libérer des budgets, 30 milliards sur une année, quand même, ce qui n’avait jamais été fait dans notre histoire [...] On a amélioré l’attractivité : les choses vont aller en s’améliorant. Mais il était largement temps.” Mais si, pour le Dr Bernard Jomier, qui préside la commission, “tout le monde convient que les mesures du Ségur sont significatives, en termes de revalorisations [...] les soignants ne reviennent quand même pas à l’hôpital. Il y a évidemment d’autres sujets”, a-t-il fait valoir, soulevant les questions de la “crise de sens” et de la “différence de langage entre les soignants et les institutions”.
Sur les mesures mises en place pour y remédier, Olivier Véran rappelle qu’il “y a des choses qui sont visibles tout de suite - la fiche de paye -, des choses qui prennent un peu plus de temps”, citant comme exemple la réfection d’une unité de soins, qui prend 3-4 ans de travaux. “Il y a un temps incompressible pour que les organisations internes aux hôpitaux (...) soient visibles”, a notifié le ministre de la Santé, qui souligne en outre avoir “lancé un énorme chantier”, en ce qui concerne la qualité de vie au travail.
“Ce qui change la donne à très court terme, c’est déjà de mettre plus de personnel, donc d’en former davantage. Avec le Ségur, nous avons proposé d’embaucher 15.000 soignants supplémentaires”, a-t-il rappelé. Le ministre a aussi réfuté toute crise des vocations, citant les données de Parcoursup : “La formation la plus demandée dans notre pays, c’est infirmière : 687.000 demandes. La deuxième la plus demandée, médecin : 660.000 [...] En revanche, il y a des sorties et des gens qui vont faire autre chose parce que le métier est trop dur”, a-t-il concédé. “Il faut pouvoir le reconnaître ce travail-là. Evidemment faire en sorte qu’il ne soit pas excessif. Il y a des choses qui sont complètement déconnantes par exemple - je travaille avec les internes où il y a des heures qui sont beaucoup trop excessives et de la permanence des soins qui est trop forte - les gens peuvent s’épuiser. C’est des situations qu’on ne souhaite plus, et avec Frédérique Vidal, nous avons pris l’engagement total de la tolérance zéro sur toutes les dérives rencontrées par les étudiants en santé, l’amélioration de l’accueil etc, tout ce qui va permettre de donner envie”, a-t-il notamment appuyé.
[Avec Public Sénat]
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