"Jusqu'à 70 heures" d'attente aux urgences de Nantes : les syndicats dénoncent quatre décès, l'hôpital dément
Selon des représentants syndicaux du CHU de Nantes, quatre patients sont décédés en trois semaines en raison du délai d'attente trop long aux urgences. Ces chiffres ont été démentis par la direction de l'hôpital, qui ne reconnaît qu'un seul de ces décès comme accidentel.
Quatre décès en trois semaines dans les couloirs des urgences du CHU de Nantes ? C'est ce qu'affirme le syndicat Force ouvrière (FO) de l'hôpital. Selon ces représentants syndicaux, quatre patients sont décédés depuis mi-juillet en raison du délai d'attente trop long aux urgences. "Ce sont des gens que l'on n'a pas pu hospitaliser par manque de lits et qui ont eu, pour certains d'entre eux, des examens trop tardifs parce qu'il n'y avait pas assez de places pour les faire", avance l'un de ces syndicalistes au micro de BFM TV.
"Depuis plusieurs semaines, le service des urgences adultes est saturé et de nombreux patients attendent plus de 20h avant d’être pris en charge. Plusieurs patients ont attendu jusqu’à 70h avant d’être transférés dans une unité de soin", assurait début août le syndicat FO, dans un communiqué. Parmi les quatre morts dénoncées par l'organisation, l'un des patients "est décédé après 50h aux urgences et a dû attendre plus de 24h pour avoir un scanner. Une patiente de 72 ans est également décédée après 10h en file d’attente", soutient le syndicat, qui dénonce le manque de moyens, de lits et de personnels au CHU de Nantes.
La direction de l'établissement reconnaît, elle, un seul de ces décès comme accidentel. "Ce décès [survenu début août, NDLR] est intervenu après qu’une première prise en charge infirmière et médicale a été mise en œuvre dès l’arrivée de la patiente aux urgences, conformément aux protocoles en vigueur", précise-t-elle dans un communiqué, cité par Le Figaro. La patiente décédée ne présentait toutefois pas "de critères nécessitant de la faire passer avant les patients déjà présents, pour préciser le diagnostic", ajoute le Pr Eric Batard, chef du service des urgences de l'établissement.
Le CHU réfute les trois autres décès pointés par le syndicat, ceux-ci étant intervenus après une prise en charge médicale. "Ils seraient ainsi à ranger parmi les morts usuelles que compte ce service qui accueille 90 000 patients par an", soulignent nos confrères du Figaro.
Dans ce contexte, et alors que le CHU de Nantes fait face – comme une cinquantaine d'autres hôpitaux en France – à de fortes tensions, le syndicat FO appelle à une manifestation le jeudi 22 août devant la préfecture de Loire-Atlantique. L'organisation demande notamment plus de "bras" et de "lits" au sein de l'établissement, "un plan massif de formation de médecins et paramédicaux", ainsi que "la réouverture de tous les services d'urgences et des lits fermés", peut-on lire dans un communiqué.
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