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Aux urgences de Brest, un "mur de la honte" pour dénoncer les temps d'attente sur les brancards

Mardi 13 août, un "mur de la honte" a été dressé devant les urgences du CHU de Brest pour dénoncer les prises en charge de plus en plus dégradées, faute de moyens. Depuis la mi-juillet, plus de 120 patients de plus de 75 ans auraient attendu en moyenne 23 heures sur un brancard, indique la CGT.

16/08/2024 Par Louise Claereboudt
Urgences
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"27/07/2024, Mme K, 91 ans, a passé 29h sur un brancard." Mardi dernier, un "mur de la honte" a été dressé devant les urgences du CHU de Brest pour dénoncer les conditions de prise en charge des patients âgés. Six panneaux, sur lesquels une centaine de cas de patients de plus de 75 ans ayant attendu de longues heures sur un brancard, ont été alignés sur le parking de l'établissement.

L'opération a été organisée par la CGT, qui révèle que 127 patients de plus de 75 ans auraient attendu en moyenne 23 heures sur un brancard entre le 10 juillet et le 7 août. "Faire attendre un patient plus de 20 heures sur un brancard, ce n'est pas acceptable", a dénoncé Stéphane Vielmas, infirmier de bloc opératoire et représentant syndical, dans une vidéo réalisée par Le Télégramme.

"Cette population plus âgée nécessite bien souvent de rester séjourner à l'hôpital. Mais la baisse du nombre de lits dans les autres services nous oblige à les garder aux urgences, où nous n'avons alors plus de place pour de nouveaux patients", a-t-il ajouté auprès de Ouest France. Selon l'infirmier, les urgences de Brest sont en quelque sorte devenues "un service d'hospitalisation".

Durant l'épidémie de Covid, "une salle d'attente allongée" avait été installée dans l'ancien garage des ambulances. Elle est toujours opérationnelle, et permet de prendre une vingtaine de patients supplémentaires. Ceux-ci sont dépourvus d'intimité, de confort, pointe la CGT. "On essaie de prendre en charge les gens du mieux qu'on peut mais on n'y arrive plus", s'est ému Stéphane Vielmas.

 

Des chiffres contestés par la direction du CHU

Conséquence de cet engorgement des urgences, les personnels sont épuisés. Ces derniers sont en grève reconductible depuis le 4 juillet, mais toujours en poste pour assurer les soins. Ils craignent une dégradation de la situation du fait de la fermeture des urgences de Landerneau. Depuis le 3 août, un infirmier, une aide-soignante et un brancardier sont venus en renfort pour pallier cette fermeture. La CGT réclame leur maintien, a minima jusqu'à la fin de l'été.

Auprès de Ouest-France, la coordinatrice générale des soins au CHU de Brest Laurence Jullien-Flageul assure que "les urgences font partie des secteurs pour lesquels il y a une attention toute particulière". "Nous avons des fermetures de lit parce qu'on a des secteurs où l'on a moins d'activité programmée en été. Néanmoins, depuis le 1er août, on a en moyenne 38 lits disponibles par jour", a-t-elle ajouté, balayant les critiques à ce sujet. "L'ensemble des soignants se mobilise pour prendre en charge les patients. On n'a pas honte de leur travail, loin de là", a-t-elle souligné.

[avec Ouest-France et Le Télégramme]

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